Le verdict de culpabilité et la peine de sept ans d’emprisonnement prononcés aujourd’hui à Phnom Penh contre Hong Sok Hour, un représentant politique de l’opposition, sont une nouvelle preuve de l’intensification de la répression, au Cambodge, de droits fondamentaux, notamment de la liberté d’expression, a déclaré Amnesty International.
Hong Sok Hour, sénateur du parti d’opposition Parti du sauvetage national du Cambodge (PSNC), a été déclaré coupable de faux et provocation par le tribunal municipal de Phnom Penh, parce qu’il aurait posté sur Facebook une vidéo contenant l’image d’un accord factice entre le Cambodge et le Viêt-Nam visant à supprimer leur frontière commune. Il a été placé en détention provisoire à la suite de son arrestation en août 2015 et y a été maintenu jusqu’à la reprise de son procès il y a deux semaines.
« Ce verdict s’inscrit dans le cadre d’une campagne persistante menée par le parti au pouvoir, le Parti du peuple cambodgien (PPC) pour étouffer toute contestation politique, même pacifique, au Cambodge, a déclaré Josef Benedict, directeur adjoint du programme Asie du Sud-Est d’Amnesty International.
Les charges retenues contre Hong Sok Hour étaient motivées par des considérations politiques et nous exhortons les autorités cambodgiennes à revenir sur cette peine absurde de sept ans d’emprisonnement prononcée pour avoir posté quelque chose sur Facebook. »
Le Cambodge est partie au Pacte international relatif aux droits civils et politiques (PIDCP) qui garantit, entre autres, le droit à la liberté d’expression, le droit à l’égalité devant la loi et le droit d’être jugé par un tribunal indépendant et impartial. Ces droits sont également protégés par la Constitution du royaume du Cambodge.
« Alors que se profilent les élections législatives de 2018, il est indispensable que des pressions internationales soient exercées sur le gouvernement cambodgien pour qu’il respecte ses obligations internationales en matière de droits humains », a déclaré Josef Benedict.
Indice supplémentaire de la dégradation de l’environnement civique dans le pays, un porte-parole du gouvernement a déclaré que le bureau local du haut-commissaire aux droits de l’homme des Nations unies était « illégal », alors que se poursuivent les négociations pour le renouvellement du protocole d’accord sur la présence de cet organe. Le Haut-Commissariat aux droits de l’homme joue un rôle essentiel pour la promotion des droits humains dans le pays et il faut lui permettre d’accomplir son travail sans entrave.