République Démocratique du Congo. La catastrophe est imminente, à moins que les troupes de l’ONU ne reçoivent des renforts


COMMUNIQUÉ DE PRESSE

ÉFAI

La crise dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC) risque de dégénérer en catastrophe humanitaire, à moins que des renforts ne soient envoyés aux troupes de la force de maintien de la paix de l’ONU afin d’assurer la protection des civils, a averti Amnesty International ce jeudi 30 octobre 2008.

« Nous exhortons le Conseil de sécurité des Nations unies à envoyer immédiatement une aide aux troupes de l’ONU sous forme de renforts, d’appui aérien et d’équipements. Alors seulement la force de maintien de la paix sera-t-elle en mesure de stopper les attaques des groupes armés contre les populations civiles et de faire appliquer l’embargo de l’ONU sur les armes à destination de la RDC, dans le droit fil de son mandat actuel », a indiqué Tawanda Hondora, directeur adjoint du programme Afrique d’Amnesty International.

La crise humanitaire et des droits humains dans l’est de la RDC s’est terriblement aggravée depuis le début du mois d’octobre, lorsque le Congrès National pour la Défense du Peuple (CNDP), sous le commandement du général rebelle Laurent Nkunda, a lancé une violente offensive contre les forces gouvernementales. Il menace désormais de prendre la capitale provinciale de Goma.

En dépit de l’accord de paix signé en janvier 2008, le conflit armé a perduré dans la province du Nord-Kivu. Les belligérants sont l’armée régulière de la République démocratique du Congo (FARDC) et le groupe armé du CNDP, avec à sa tête Laurent Nkunda, ainsi que plusieurs milices locales Maï maï et le groupe armé des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR).

« La communauté internationale ne doit pas rester les bras croisés alors que le conflit dégénère et atteint des niveaux de violence que l’est de la RDC avait connus entre 1998 et 2002. À l’époque, trois millions de personnes avaient perdu la vie et nous ne pouvons tolérer que cela se reproduise, a ajouté Tawanda Hondora.

« Les dirigeants du monde doivent faire pression sur les parties au conflit, notamment sur le CNDP, ainsi que sur les gouvernements qui ont de l’influence sur les belligérants, particulièrement le Rwanda, afin que la population civile soit épargnée. »

Par ailleurs, la région de l’Ituri connaît depuis peu une forte recrudescence de la violence due aux groupes armés, tandis que dans le district du Haut-Uele, dans la Province-Orientale, les attaques contre des civils et les enlèvements d’enfants imputables à l’Armée de résistance du Seigneur (LRA) n’ont cessé de se multiplier tout au long de l’année 2008.

On estime que ces affrontements et les précédents dans la province ont contraint plus d’un million de personnes à se déplacer. Des communautés entières sont déracinées, les femmes, les enfants et les vieillards étant les plus sévèrement touchés par les combats.

La Mission de l’Organisation des Nations unies en République démocratique du Congo (MONUC) a pour mandat de veiller à la protection des civils, y compris du personnel d’organisations humanitaires, qui se trouvent sous la menace imminente de violences physiques.

Amnesty International sollicite une action internationale soutenue pour faire pression sur les gouvernements de la RDC et du Rwanda afin qu’ils respectent leurs engagements pris dans le cadre du communiqué conjoint de Nairobi en novembre 2007, notamment de s’abstenir de toute propagande dénigrant l’autre partie et de ne pas apporter leur appui à des groupes armés, particulièrement au CNDP et aux FDLR.

« Les attaques délibérées ou menées sans discrimination contre des civils et des soldats de la paix s’acquittant de leur devoir de protection des civils constituent des crimes de guerre réprimés par le droit international. Les civils sont les principales victimes du conflit et cela ne peut durer », a conclu Tawanda Hondora.

Enfin, toutes les parties au conflit doivent faire en sorte que les organismes d’aide humanitaire ne soient pas gênés dans leur travail et puissent apporter une assistance humanitaire aux personnes déplacées et particulièrement aux blessés.

Le conflit qui sévit de longue date en RDC a déjà coûté la vie à plus de cinq millions de personnes depuis 1998.

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