République dominicaine, il faut acquitter la dette historique envers les droits des femmes et des filles

Récemment adopté en République dominicaine, le projet du Code pénal maintenant la criminalisation de l’avortement volontairement est profondément préoccupant

La République dominicaine est l’un des rares pays au monde à interdire l’avortement dans tous les cas, même lorsqu’il s’agit de grossesses résultant de violences sexuelles. Ce projet ne reconnaît ni ne respecte l’autonomie reproductive des femmes et n’offre pas de garanties suffisantes pour que le personnel de santé puisse pratiquer un avortement sans être exposé à des poursuites.

« En maintenant la criminalisation de l’avortement, le Sénat dominicain perpétue un cycle de violence et de discrimination qui condamne d’innombrables femmes, filles et femmes enceintes à la clandestinité et à des souffrances inutiles, et bien plus encore celles qui vivent dans la pauvreté », a déclaré Ana Piquer, directrice pour les Amériques à Amnesty International.

L’avortement est un droit humain et le criminaliser ne fait rien d’autre que créer des conditions d’insécurité qui affectent de manière disproportionnée les femmes et les filles, qui sont déjà confrontées à des inégalités structurelles, en particulier celles qui ont de faibles revenus [1]. Selon l’Organisation mondiale de la santé [2], l’avortement non médicalisé reste l’une des principales causes de décès et de morbidité maternels dans le monde. En République dominicaine, qui enregistre un nombre inacceptable de décès maternels, on estime qu’au moins un sur 10 serait lié à un avortement non médicalisé. Par contre, dans un pays comme l’Argentine, où l’avortement a été dépénalisé et fait l’objet d’une réglementation en tant que droit et service de santé essentiels, la mortalité maternelle liée à l’avortement a été réduite de 53 % [3].

« La dépénalisation de l’avortement est une question de santé publique, mais surtout de justice et d’égalité »

Amnesty International exhorte les sénateurs Santiago Zorrilla, Dionis Sánchez, José del Castillo, Yván Lorenzo, Antonio Taveras, Franklin Romero, Virgilio Cedano, Pedro Catrain et Ramón Rogelio Genoa, et la sénatrice Lía Díaz de Díaz, qui composent la Commission spéciale chargée d’examiner le projet de Code avant son second et dernier vote, à veiller à ce que le texte respecte les obligations internationales de l’État dominicain, notamment le respect et la protection du droit à la vie et à la santé des femmes, des filles et des personnes susceptibles de tomber enceintes. Pour ce faire, l’élaboration et la discussion du projet de Code pénal doivent être menées avec des organisations et des expert·e·s de la santé sexuelle et reproductive, sur la base de preuves scientifiques et d’une approche fondée sur les droits humains.

« Le Sénat de la République dominicaine a la possibilité de réparer une injustice historique envers les femmes, les filles et les personnes pouvant devenir enceintes. La dépénalisation de l’avortement est une question de santé publique, mais surtout de justice et d’égalité », a conclu Ana Piquer, directrice pour les Amériques à Amnesty International.

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