Communiqué de presse

République dominicaine. Le meurtre d’un journaliste doit inciter les autorités à améliorer la protection de cette profession

Les autorités de la République dominicaine doivent veiller à ce que les journalistes soient suffisamment protégés pour pouvoir mener leurs activités sans craindre pour leur vie, a souligné Amnesty International mercredi 3 août, après qu’un présentateur de télévision a été enlevé et abattu dans l’est du pays.

Le corps du journaliste de télévision José Silvestre a été retrouvé mardi 2 août près de la ville de La Romana avec deux balles dans l’abdomen, quelques heures après que des témoins ont vu quatre personnes le frapper et l’emmener à bord d’un véhicule tout-terrain.

« Les autorités dominicaines doivent diligenter sans délai une enquête exhaustive sur les circonstances de la mort de José Silvestre et conduire les responsables présumés devant la justice, a déclaré Susan Lee, directrice du programme Amériques d’Amnesty International.

« S’il s’avère que sa mort aurait pu être évitée au moyen d’une meilleure protection, elles doivent rendre cette information publique et s’assurer que davantage d’efforts soient fournis à l’avenir pour protéger les journalistes en danger. »

Ces derniers mois, José Silvestre, qui travaillait comme présentateur pour la chaîne régionale Caña TV, avait été la cible d’attaques après avoir rendu compte de problèmes liés au trafic de stupéfiants en laissant entendre que des hommes d’affaires et des responsables de la lutte antidrogue jouaient un rôle dans ceux-ci. Il a été arrêté en mai pour diffamation après avoir dénoncé les liens présumés d’un procureur local, José Polanco Ramírez, avec un réseau de trafic de stupéfiants.

Des coups de feu ont été tirés sur sa maison le même mois et, selon sa sœur, des agresseurs non identifiés ont tenté de le tuer la semaine dernière.

En raison de ces attaques, l’Union nationale des professionnels de la presse a demandé en mai une protection policière pour José Silvestre. Les autorités n’ont pas donné suite à cette demande.

Le chef national de la police, José Polanco Gómez, superviserait actuellement une enquête sur la mort de José Silvestre.

En République dominicaine, de nombreux journalistes font l’objet de menaces et d’attaques, en particulier lorsqu’ils évoquent le trafic de drogue et dénoncent des liens présumés entre des fonctionnaires et des réseaux de trafic de stupéfiants. Selon l’Union nationale des professionnels de la presse, plus de 30 journalistes et autres professionnels de la presse ont été attaqués entre janvier et mai cette année.

« Au vu des nombreuses informations faisant état d’attaques et de menaces à l’encontre de journalistes, les autorités dominicaines doivent condamner fermement ces agissements, enquêter de manière exhaustive sur chaque cas et fournir une protection suffisante aux journalistes, a ajouté Susan Lee.

« Les journalistes doivent pouvoir mener leurs activités sans craindre pour leur vie. »

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