République dominicaine. Les autorités doivent protéger les Haïtiens contre les violences xénophobes et enquêter sur les faits

COMMUNIQUÉ DE PRESSE

Les autorités dominicaines doivent protéger les immigrés haïtiens et les Dominicains d’origine haïtienne contre les agressions à caractère raciste ou xénophobe,et faire en sorte qu’aucun d’eux ne soit renvoyé du pays de manière injustifiée, a déclaré Amnesty International ce jeudi 7 mai.

L’organisation a également appelé les autorités à enquêter sans délai sur les meurtres, au début du mois de mai, d’un Haïtien et d’un Dominicain.

Le 1er mai, selon des témoins, un homme du nom de Pascual Lara a été décapité par un Haïtien dans le quartier de Buenos Aires, à Saint-Domingue. Le lendemain, des habitants du secteur se sont mis à la recherche de l’auteur présumé de l’assassinat, Carlos Nerilus, et lui ont tranché la tête devant la maison où l’on veillait le corps de la première victime.

« Nous craignons que ces actes déclenchent une spirale de violence entre les communautés haïtienne et dominicaine du pays, a déclaré Chiara Liguori, chercheuse sur les pays des Caraïbes à Amnesty International.

« Il est certes positif que les autorités aient condamné le lynchage, mais cette condamnation doit s’accompagner de mesures concrètes en vue d’atténuer le climat de racisme et de xénophobie en République dominicaine, en particulier contre les Haïtiens et les Dominicains d’origine haïtienne. »

Amnesty International soutient l’appel des associations dominicaines en direction des autorités de leur pays et de celles d’Haïti afin que soient mis en place des programmes éducatifs sur la résolution pacifique des conflits – en particulier dans les régions du territoire comptant une forte présence d’immigrés haïtiens. L’organisation se prononce également en faveur du lancement en Haïti et en République dominicaine d’une campagne visant à renforcer l’amitié et les bonnes relations entre les deux pays.

Les cas de lynchage de migrants haïtiens ou de Dominicains d’origine haïtienne perpétrés apparemment en représailles à des homicides de ressortissants dominicains attribués à des Haïtiens se produisent régulièrement, rappelle par ailleurs Amnesty International. Au moins deux personnes sont mortes et plusieurs autres ont été blessées en novembre 2008 dans les municipalités de Neiba et de Guayubín, lors d’attaques aveugles menées par des personnes en colère contre des citoyens haïtiens. De nombreuses maisons ont en outre été détruites dans ces incidents déclenchés en représailles au meurtre d’un Dominicain, perpétré semble-t-il par un Haïtien.

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