Réunion des ministres du Développement. Une position commune de l’UE sur les OMD se doit d’être axée sur les droits humains

COMMUNIQUÉ DE PRESSE

ÉFAI - 17 février 2010

Dans une lettre adressée à la présidence espagnole de l’Union européenne (UE), Amnesty International exhorte l’UE à adopter une position commune en prévision de l’Assemblée générale des Nations unies de septembre, en veillant à ce que les droits humains s’inscrivent au cœur de toute décision ayant trait aux Objectifs du millénaire pour le développement (OMD).

Alors que les ministres européens du Développement se réunissent à Ségovie, en Espagne, les 17 et 18 février, Amnesty International espère qu’il en ressortira des mesures précises quant à la mise sur pied d’un processus européen d’évaluation qui garantira des stratégies concrètes pour mener des actions dans le cadre des OMD. L’UE doit également s’efforcer de dynamiser les initiatives tant nationales qu’internationales afin d’atteindre et même de dépasser les OMD en veillant à la cohérence avec les normes internationales relatives aux droits humains.

« Dans le monde, plus d’un milliard de personnes sont touchées par la pauvreté et ce n’est que grâce à un système de défense des droits humains efficace que les plus défavorisées seront prises en compte. Si les dirigeants de l’UE sont vraiment déterminés lorsqu’ils affirment que la lutte contre la pauvreté est une priorité absolue de toute action en faveur du développement, ils doivent désormais en donner acte », a déclaré Nicolas Beger, directeur du Bureau européen d’Amnesty International.

Bien que l’UE ait pris d’importantes mesures afin d’élaborer des outils permettant d’intégrer les droits humains aux stratégies de réduction de la pauvreté, des écarts indéniables subsistent entre la reconnaissance de l’importance des droits humains dans le développement et la mise en pratique de ces droits dans les projets liés aux OMD. Le piétinement dans la réalisation de l’objectif n° 5, qui vise à améliorer la santé maternelle, illustre parfaitement la faible portée des initiatives visant à remédier aux violations des droits fondamentaux associées à l’accès aux soins de santé maternelle, notamment au mariage des enfants et au manque d’autonomisation des femmes et des jeunes filles.

Par ailleurs, Amnesty International préconise un débat sur l’élaboration d’un cadre de réduction de la pauvreté postérieur à 2015, dont la composante centrale doit être la protection des droits fondamentaux et qui doit s’appuyer sur un mandat pour recueillir l’avis des populations vivant dans la pauvreté et d’autres parties intéressées.
« Afin de progresser réellement dans la résolution des problèmes auxquels les OMD sont censés faire face, il convient d’intégrer la lutte contre la discrimination et d’autres violations structurelles des droits fondamentaux. C’est pourquoi il est crucial que l’UE braque les projecteurs sur le rôle central des droits humains, lors des discussions à Ségovie et de la prochaine Assemblée générale des Nations unies », a conclu Nicolas Beger.

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