« L’interdiction de manifester imposée à Extinction Rebellion constitue une restriction illégale des droits à la liberté d’expression et de réunion pacifique. Aux termes de la législation du Royaume-Uni et du droit international relatif aux droits humains, le gouvernement est tenu de faciliter l’exercice de ces droits », explique Allan Hogarth, responsable des activités de plaidoyer et des programmes à Amnesty International Royaume-Uni.
« La majorité des manifestants sont pacifiques. Le fait de déloger et de poursuivre des militants qui ne font que participer à une action directe non violente est profondément inquiétant. Des poursuites excessives et disproportionnées auront un effet dévastateur sur l’exercice des droits »
« Il s’agit là d’une mesure brutale et inacceptable de la police métropolitaine. Il est normal que les manifestations occasionnent certaines perturbations de la vie quotidienne, qui doivent être tolérées. La police doit respecter les droits des personnes qui manifestent pacifiquement et s’assurer que les voix de celles qui demandent des mesures pour lutter contre la crise climatique puissent être entendues. »
Amnesty International s’inquiète également de ce qui a été rapporté dans plusieurs médias et du contenu de divers témoignages de manifestants concernant l’évacuation de la manifestation menée par Extinction Rebellion le samedi 12 octobre, à Bruxelles.
Ces récits font état, entre autres, de l’utilisation de matraques, de spray au poivre sur les manifestants et d’usage de canons à eau. La police a ensuite procédé à l’arrestation de 435 personnes, dont 417 arrêtées administrativement. Amnesty International considère que ces faits pourraient constituer un usage disproportionné et excessif de la force et demande donc la mise en place d’une enquête rapide et approfondie concernant la réponse de la police à cette manifestation.
Depuis lundi 7 octobre, Extinction Rebellion appelle à mener pendant deux semaines une « rébellion internationale » à travers le monde. Des médias et des observateurs ont fait état de préoccupations concernant des pratiques brutales de maintien de l’ordre, des arrestations massives – y compris préventives – et des poursuites pénales reposant sur des dispositions vagues engagées contre des militants écologistes dans plusieurs pays d’Europe.