« Cette semaine met en lumière la menace qui pèse sur le droit à la liberté d’expression et l’accès à l’information dans le monde si Julian Assange est extradé vers les États-Unis afin d’y être jugé pour des accusations d’espionnage, a déclaré Julia Hall.
« Le possible effet de dissuasion sur les journalistes et tous ceux qui cherchent à divulguer des informations d’intérêt public émanant de sources crédibles est des plus évidents. Les journalistes de par le monde sauront qu’ils risquent d’être inculpés d’espionnage ou au titre de lois antiterroristes en tant que menaces pour la sécurité nationale uniquement parce qu’ils ont dénoncé des crimes de guerre ou d’autres violations des droits humains. Nous serions tous plongés dans l’ignorance quant à des faits et des informations dont nous avons besoin pour amener nos gouvernements à rendre des comptes pour de tels agissements.
« Nous avons appris avec inquiétude qu’au cours des derniers jours, Julian Assange a été soumis à des fouilles au corps et a été menotté lors de ses déplacements. Le service pénitentiaire doit veiller à ce que ces mesures soient strictement nécessaires et proportionnées. Amnesty International suivra avec attention l’action des autorités britanniques afin de veiller à ce que Julian Assange ne soit pas soumis à des mauvais traitements pendant sa détention à la prison de Belmarsh.
« Depuis quatre jours, Julian Assange a plusieurs fois tenté de s’adresser au tribunal, déclarant qu’il ne pouvait pas bien entendre les débats, a eu de grandes difficultés pour communiquer avec ses avocats et leur donner des instructions, et ne parvenait pas à se concentrer dans le box sécurisé où il se trouve, en raison des médicaments qu’il prend.
« Nous craignons qu’en l’absence de mesures adéquates lors des audiences prévues en mai lui permettant de participer véritablement à la procédure, l’équité de ladite procédure ne soit mise à mal. »