Les autorités britanniques doivent réagir de toute urgence à la déclaration faite vendredi 30 janvier par un ancien membre du personnel du gouvernement Bush, selon laquelle des détenus se trouvant sous la responsabilité de l’Agence centrale du renseignement (CIA) ont subi des interrogatoires sur l’île de Diego Garcia, dans l’Océan indien, a déclaré Amnesty International.
Lawrence Wilkerson, ancien chef de cabinet de Colin Powell lorsque celui-ci était le secrétaire d’État américain, a affirmé à Vice News qu’après qu’il a quitté ses fonctions, en 2005, des sources au sein des services du renseignement l’ont informé que l’île de Diego Garcia avait été utilisée comme un site « où des personnes étaient temporairement logées et interrogées, de temps à autre. »
« Le Royaume-Uni élude systématiquement la question de Diego Garcia. Ces nouvelles informations doivent enfin donner lieu à une réponse honnête de la part des autorités britanniques. L’île de Diego Garcia a-t-elle été utilisée par les États-Unis pour des incarcérations et des interrogatoires ? Et si tel est le cas, qui rendra des comptes pour ces pratiques absolument illégales ? », a déclaré Julia Hall, spécialiste de la question de la lutte antiterroriste et des droits humains pour Amnesty International.
« Le Royaume-Uni a manifestement réussi à faire pression sur le Sénat américain afin que le récent rapport consacré par ce dernier à la torture passe la question de Diego Garcia sous silence. Les nouvelles révélations de Lawrence Wilkerson décrivent sans équivoque l’utilisation de Diego Garcia comme site de transit employé pour des interrogatoires. Le Royaume-Uni doit réagir de toute urgence à ces nouvelles informations. Il ne faut plus rien dissimuler. »
Il a été signalé que le Royaume-Uni s’était acharné à faire pression pour que toute référence pouvant l’incriminer soit supprimée du rapport du Sénat américain.
Le Premier ministre David Cameron a affirmé que le Royaume-Uni enquêtait sur les allégations selon lesquelles ses agents ont été impliqués dans les actes de torture et mauvais traitements infligés à des détenus étrangers hors du territoire britannique, souvent en collaboration avec les États-Unis, mais cette affirmation ne résiste pas à un examen scrupuleux.
Amnesty International et d’autres organisations de défense des droits humains ont fait valoir que l’enquête menée par le comité des renseignements et de la sécurité du Parlement n’était pas indépendante et que ce travail serait bridé du fait que le gouvernement disposait d’un pouvoir discrétionnaire absolu sur la divulgation des informations au nom de la sécurité nationale.
Le 20 janvier, Amnesty International a publié