ROYAUME-UNI / KENYA : Les victimes kenyanes de viols présumés demandent à nouveau justice

Index AI : EUR 45/021/2003

Jeudi 14 août 2003

Alors que le député Adam Ingram, secrétaire d’État aux forces armées, se rend en visite au Kenya cette semaine, Amnesty International demande à nouveau au gouvernement du Royaume-Uni d’établir sans délai une commission d’enquête indépendante et impartiale sur les allégations de viols dont se seraient rendus responsables des membres de l’armée du Royaume-Uni s’entraînant au Kenya. Les membres d’Amnesty International se joindront le jeudi 14 août aux femmes et aux membres d’organisations non-gouvernementales kenyanes, lors d’une manifestation pour demander justice.
« Adam Ingram et les autorités du Royaume-Uni doivent écouter leurs appels. Pendant plus de 30 ans, plus de 650 accusations de viol ont été portées à l’encontre de militaires du Royaume-Uni suivant un entraînement au Kenya. La souffrance de ces femmes et des enfants nés de ces viols présumés a été délibérément ignorée. »
« Adam Ingram et le gouvernement du Royaume-Uni doivent agir promptement, pour faire en sorte qu’enfin ces allégations soient prises au sérieux, et que les responsables de ces crimes rendent des comptes », a déclaré Amnesty International ce jeudi 14 août.
« Le manque d’empressement de l’armée du Royaume-Uni à enquêter sur un si grand nombre d’accusations de viols, et à poursuivre leurs responsables, serait le signe d’un consentement institutionnel, ce qui aurait encouragé la systématisation de ces graves atteintes aux droits humains. Le gouvernement du Royame-Uni doit clairement exprimer sa détermination à mettre un terme à cette passivité institutionnelle et à créer une commission d’enquête impartiale et indépendante. »
« Cette enquête est d’une importance vitale : ces gens doivent recevoir justice. De même, il faut identifier toute faille institutionnelle au sein des services de l’armée du Royaume-Uni et y remédier, afin que d’autres femmes n’aient plus à endurer les mêmes souffrances. »
À l’échelle mondiale Amnesty International a également mobilisé ses membres, soit plus d’un million de personnes, ainsi que le mouvement de défense des droits humains dans son ensemble, pour soutenir son appel à l’ouverture d’une enquête. Pour agir, rendez-vous sur le site d’Amnesty International, www. amnesty.org, en cliquant sur UK : reports of hundreds of rapes of Kenyan women by UK Army personnel shrouded by impunity [Roaume-Uni : des informations faisant état de centaines de viols de femmes kenyanes par des militaires du Royaume-Uni sont étouffées par un voile d’impunité]

Contexte
Dans un rapport publié le mois dernier, portant sur les viols de femmes kenyanes qu’auraient commis des membres des forces armées du Royaume-Uni, l’organisation demandait au gouvernement du Royaume-Uni :

 de créer sans retard une commission d’enquête impartiale et indépendante sur la conduite de ses forces armées, à la lumière de centaines d’allégations de viols de femmes kenyanes par des militaires du Royaume-Uni, pendant plus de trois décennies ;

 de faire en sorte que la police civile et les autorités judiciaires enquêtent de manière impartiale, indépendante et approfondie sur les allégations de comportement criminel formulées à l’encontre de tout militaire du Royaume-Uni au Kenya, et que toute personne raisonnablement soupçonnée d’une telle conduite criminelle soit traduite en justice dans le cadre d’un procès équitable. Ces enquêtes et poursuites judiciaires doivent être conduites de manière à garantir la dignité et la protection des personnes ayant été victimes de violences sexuelles, mais aussi des témoins ;

 de faire en sorte que des réparations suffisantes soit accordées à toutes les personnes ayant été victimes de violences sexuelles par des membres des forces armées du Royaume-Uni, ainsi qu’aux enfants qui seraient nés de ces violences ;

 de rendre public le mémorandum d’accord conclu par les gouvernements du Kenya et du Royaume-Uni, concernant l’opération des forces du Royaume-Uni au Kenya, et notamment ses dispositions portant sur le maintien de l’ordre au sein du personnel militaire du Royaume-Uni stationné au Kenya.
Les renseignements mentionnés dans le rapport ont été recueillis en juin 2003 par une mission d’Amnesty International dans le centre du Kenya. Les représentants de la mission se sont entretenus avec des femmes qui affirmaient avoir été violées, avec des témoins et des chefs de village et de communauté.

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