« Les avocats sont la dernière ligne de défense contre la répression croissante des autorités à l’égard des droits humains, et celles-ci s’en prennent maintenant à l’un des plus courageux du pays. Elles l’ont accusé d’avoir divulgué des informations concernant des affaires qu’elles traitent arbitrairement comme des secrets d’État. C’est une parodie de justice. Les autorités doivent libérer immédiatement et sans condition Ivan Pavlov, qui est détenu arbitrairement », a déclaré Natalia Zviagina, directrice du bureau d’Amnesty International à Moscou.
« Prendre pour cibles des avocats qui défendent des victimes de poursuites motivées par des considérations politiques est devenu une tendance dangereuse en Russie, notamment dans le Caucase du Nord. Cela a rarement été fait de manière aussi éhontée, avec la participation non dissimulée du FSB, que pour Ivan Pavlov. Si la communauté internationale attendait un signal pour tirer la sonnette d’alarme, le voici. Ivan Pavlov et son courageux groupe Komanda 29 ont aidé de très nombreuses personnes. À présent ils ont besoin eux-mêmes de notre solidarité et de notre soutien.
« Aucun avocat ne devrait être arrêté pour avoir simplement exercé pacifiquement ses droits humains et sa profession. Les autorités russes doivent cesser de réprimer l’exercice de ce métier et respecter, protéger, promouvoir et concrétiser les droits humains de toutes les personnes. »
Complément d’information
Ivan Pavlov, avocat spécialiste des droits humains à la tête de l’organisation de défense des droits humains Komanda 29 (Équipe 29), a travaillé sur de nombreux dossiers de premier plan, notamment celui d’Ivan Safronov, un ancien journaliste accusé de trahison d’État, et représente actuellement la Fondation anticorruption d’Alexeï Navalny dans l’enquête pour « extrémisme » qui la vise. Il a été arrêté le 30 avril à l’aube après une descente dans l’hôtel où il séjournait à Moscou. Il a été appréhendé par des agents du Service fédéral de sécurité (FSB).
Selon Komanda 29, Ivan Pavlov est poursuivi pour « divulgation d’éléments de l’enquête préliminaire » (article 310 du Code pénal russe). On ignore encore sur quelle affaire portent ces poursuites. Les autorités russes ont arbitrairement classé secrets de nombreux dossiers et fermé des procès au public, dont celui concernant la Fondation anticorruption.
Si Ivan Pavlov était reconnu coupable des faits qui lui sont reprochés, il pourrait encourir jusqu’à deux ans de travaux forcés et être radié du barreau.