« Les autorités russes ont lancé cette procédure pénale pour réduire au silence l’un des observateurs électoraux les plus respectés du pays. Grigory Melkonyants n’a commis aucune infraction – sa seule “faute” a été de défendre le droit à des élections libres et équitables en Russie. Il ne s’agit de rien d’autre qu’une répression éhontée et motivée par des considérations politiques contre le militantisme pacifique, a déclaré Marie Struthers, directrice du programme Europe de l’Est et Asie centrale d’Amnesty International.
« Grigory Melkonyants doit être libéré sans condition et sa condamnation doit être annulée. La législation qui a été utilisée pour s’en prendre à lui doit être abrogée. La communauté internationale ne peut pas rester muette – ni sur ce jugement consternant, ni sur l’assaut scandaleux qui vise l’espace civique en Russie actuellement. »
Complément d’information
Le tribunal de l’arrondissement de Basmanni, à Moscou, a également prononcé contre Grigory Melkonyants, coprésident de l’organisation indépendante de surveillance des élections Golos, une interdiction de participer à des activités civiques pendant neuf ans. Celui-ci a été poursuivi pour avoir participé aux activités d’une « organisation indésirable » – un terme vague utilisé arbitrairement par les autorités russes pour interdire les organisations qu’elles considèrent comme une menace et pour criminaliser tout lien avec ces organisations.
Les accusations portées contre Grigory Melkonyants découlent de ses liens présumés avec le Réseau européen des organisations de surveillance électorale (ENEMO), qui a été déclaré « indésirable » en Russie en 2021. Grigory Melkonyants et Golos ont toujours nié toute relation institutionnelle avec l’ENEMO.
Grigory Melkonyants a été arrêté en août 2023. Amnesty International le considère comme un prisonnier d’opinion car il est poursuivi et emprisonné uniquement en raison de son militantisme pacifique.
Depuis sa création il y a 25 ans, Golos et ses militant·e·s sont confrontés à du harcèlement et d’autres persécutions de la part des autorités. En 2013, c’est la première organisation en Russie qui a été qualifiée d’« agent de l’étranger », et elle a été dissoute en 2016. À la suite de sa désignation comme « agent de l’étranger », un mouvement du même nom a été créé, qui a également participé à la surveillance des élections. En 2021, ce mouvement et 20 de ses militant·e·s, coordonnateurs et coordonnatrices ont été déclarés « agents de l’étranger ».