Russie, la journaliste Alsou Kourmacheva condamnée en russie

Alsou Kourmacheva, journaliste du service russe de Radio Free Europe/Radio Liberty, a été condamnée par par la cour suprême du Tatarstan en Russie centrale pour des accusations infondées de diffusion de fausses informations

« Cette nouvelle mesure de représailles visant une journaliste indépendante illustre très clairement jusqu’où les autorités russes sont prêtes à aller pour faire taire les voix dissidentes, notamment celles qui contestent la guerre contre l’Ukraine. Alsou Kourmacheva se retrouve derrière les barreaux uniquement pour avoir permis l’expression de critiques à l’égard du gouvernement russe, en particulier pour avoir travaillé sur un livre traitant du mouvement anti-guerre en Russie. Nous demandons sa libération immédiate et sans condition, car elle a subi une violation manifeste de ses droits fondamentaux par l’État russe, a déclaré Natalia Zviagina, directrice d’Amnesty International Russie.

« Le cas d’Alsou Kourmacheva, comme celui d’Evan Gershkovich et de nombreux autres journalistes emprisonnés, met en lumière la campagne inquiétante menée par les autorités russes pour étouffer la liberté d’expression et empêcher la diffusion d’informations indépendantes en Russie. »

Complément d’information

Alsou Kourmacheva, journaliste au service en langue tatare et bachkire de Radio Free Europe/Radio Liberty (RFE/RL), a été condamnée le 19 juillet à six ans et demi de réclusion dans une colonie pénitentiaire pour « diffusion de fausses informations » au sujet de l’armée russe. Son procès s’est déroulé secrètement et le jugement n’a été connu que dans la soirée du 22 juillet.

Arrêtée en juin 2023 alors qu’elle venait de rendre visite à sa mère malade à Kazan, la capitale du Tatarstan, elle a d’abord été poursuivie pour ne pas avoir signalé aux autorités sa double nationalité (article 330.2 du Code pénal), ce qui a entraîné une enquête prolongée pendant laquelle elle n’a pas eu le droit de voyager ainsi que sa condamnation à une amende de 115 dollars des États-Unis. Une semaine après avoir reçu cette amende, elle a été accusée de ne pas s’être enregistrée comme « agent de l’étranger » (article 330.1), infraction souvent utilisée en Russie pour dénigrer et sanctionner les voix dissidentes. Six semaines après, les autorités ont retenu contre elle le chef d’inculpation supplémentaire de « diffusion de fausses informations », au titre des lois de censure russes portant sur la guerre, en raison de sa participation au livre Dire non à la guerre. Quarante histoires de Russes opposés à l’invasion de l’Ukraine, publié en russe par RFE/RL. Elle a été placée en détention à ce titre en octobre 2023.

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