« Oleg Orlov est sur le banc des accusés uniquement pour un article dénonçant la guerre dans lequel il a qualifié la Russie de Vladimir Poutine de société fasciste totalitaire. Comme on pouvait s’y attendre, le système qu’il a décrit ne peut pas tolérer son besoin de défendre la vérité et son refus de se taire après que la Russie a lancé son invasion de l’Ukraine. Le prix que lui et d’autres personnes paient pour avoir exercé leur droit à la liberté d’expression dans la Russie d’aujourd’hui est vraiment très élevé.
« Oleg Orlov a déjà été condamné deux fois à des amendes pour des actions de protestation contre la guerre accusées de “discréditer” les forces armées russes. Les autorités russes ont liquidé Memorial, l’organisation de défense des droits humains dont il était l’une des principales figures, et maintenant elles le poursuivent au pénal. Ni la réputation impeccable d’Oleg Orlov comme défenseur des droits humains, ni le récent prix Nobel de la paix attribué à Memorial ne les ont dissuadées.
« Amnesty International appelle les autorités russes à abandonner immédiatement toutes les poursuites engagées contre Oleg Orlov. Elles doivent également cesser de réprimer les organisations de la société civile et les militant·e·s des droits humains, et respecter le droit d’exprimer librement des opinions, y compris lorsqu’il s’agit de critiques à l’égard de l’invasion russe en Ukraine. »
Complément d’information
Le 8 juin, le tribunal de l’arrondissement de Golovinsky à Moscou a commencé à traiter la procédure pénale visant Oleg Orlov, vice-président de l’organisation de défense des droits humains lauréate du prix Nobel de la paix Memorial, qui est accusé d’avoir « discrédité les forces armées russes » (article 280.3-1 du Code pénal). Ces poursuites ont été engagées à la suite de son article intitulé « Ils voulaient le fascisme, ils l’ont eu » publié sur le site français Mediapart en novembre 2022.
Oleg Orlov a déjà été accusé à deux reprises d’avoir « discrédité les forces armées russes » et condamné à 65 000 roubles (880 dollars américains) d’amende au total pour des actions de protestation contre la guerre qu’il a menées à Moscou en mars et avril 2022. Ces sanctions administratives ont ouvert la voie à son inculpation pénale.
Le Centre russe de défense des droits humains Memorial a été liquidé par la Cour suprême en février 2022 en violation du droit à la liberté d’association et plusieurs de ses membres ont fait l’objet de poursuites pénales depuis. En décembre 2022, cette organisation de défense des droits humains a reçu le prix Nobel de la paix aux côtés du Centre pour les libertés civiles (Ukraine) et du défenseur des droits humains Ales Bialiatski (Bélarus).