« Cette décision met un point final à ce qui ne peut être appelé autrement qu’un simulacre de procès. Depuis leur arrestation il y a cinq ans, Emir-Ousseïn Koukou et ses cinq coaccusés ont été victimes de toute une série de graves injustices. Ils ont été expédiés en Russie depuis la Crimée où ils vivent, accusés d’infractions « terroristes » et jugés par un tribunal militaire, a souligné Marie Struthers, directrice du programme Europe de l’Est et Asie centrale à Amnesty International.
« Emir-Ousseïn Koukou se trouve derrière les barreaux uniquement parce qu’il a élevé la voix pour défendre les droits de la communauté tatare de Crimée. Il est désolant de constater qu’il a été victime de la répression exercée de façon flagrante par la puissance occupante. Les autorités russes doivent immédiatement annuler ces déclarations de culpabilité injustes, et relâcher Emir-Ousseïn Koukou et les cinq autres hommes condamnés aujourd’hui. »
Complément d’information
Le 12 novembre, le tribunal militaire de district du Sud a déclaré Emir-Ousseïn Koukou et ses cinq coaccusés, Mouslim Aliïev, Vadim Sirouk, Enver Bekirov, Refat Alimov et Arsen Djepparov, coupables d’avoir « organisé les activités d’une organisation terroriste » et de « tentative de prise du pouvoir par la force » (2e partie de l’article 205.5, article 30 et article 278 du Code pénal russe). Mouslim Aliïev a été condamné à une peine maximale de 19 ans dans une colonie pénitentiaire, Enver Bekirov à 18 ans, Vadim Sirouk et Emir-Ousseïn Koukou à 12 ans chacun, Refat Alimov à huit ans et Arsen Djepparov à sept ans.
Emir-Ousseïn Koukou est un défenseur des droits humains et un membre important de la communauté des Tatars de Crimée, en Crimée. À la suite de l’annexion de la Crimée par la Russie en 2014, il a rejoint le Groupe de contact de Crimée pour les droits humains, dénonçant preuve à l’appui les pressions et les menaces exercées contre les membres de cette communauté. En février 2016, il a été arrêté et accusé de faire partie du groupe Hizb ut-Tahrir, un mouvement islamiste considéré comme « terroriste » et à ce titre interdit en Russie, mais pas en Ukraine.