Russie : Emir-Usein Kuku ne doit pas être jugé par un tribunal militaire

La Russie doit renoncer à juger le défenseur des droits humains tatar de Crimée Emir-Usein Kuku devant un tribunal militaire, abandonner toutes les charges de terrorisme qui pèsent sur cet homme et le libérer immédiatement, a déclaré Amnesty International avant l’ouverture du procès d’Emir-Usein Kuku à Rostov-sur-le-Don, le 14 février.

« Le cas d’Emir-Usein Kuku, poursuivi à tort pour appartenance à une organisation considérée comme « terroriste » en Crimée, illustre parfaitement le sort réservé aux militants tatars de Crimée dans la péninsule occupée par la Russie. Incarcéré sur la base d’une inculpation infondée de « terrorisme », Emir-Usein Kuku a été placé en détention à maintes reprises avant son arrestation du 12 février 2016, et des perquisitions répétées ont été effectuées à son domicile. Sa femme et son fils de neuf ans ont été harcelés et intimidés par des agents des services secrets russes alors qu’il était déjà derrière les barreaux », a déclaré Maria Guryeva, responsable médias à Amnesty International Ukraine.

« Les poursuites pénales engagées contre Emir-Usein Kuku sur la base d’accusations de terrorisme dénuées de fondement, inventées de toutes pièces, doivent être abandonnées et il doit être libéré immédiatement et sans condition ».

Complément d’information

Emir-Usein Kuku, militant tatar de Crimée et défenseur des droits humains, a été appréhendé à son domicile, à Koreïz (Crimée), le 11 février 2016 et arrêté officiellement le lendemain pour « participation aux activités d’une organisation terroriste » et « tentative de prise du pouvoir par la force ». Il a été accusé d’appartenir à Hizb ut Tahrir, un mouvement islamiste interdit en tant que groupe « terroriste » en Russie, mais qui n’est pas illégal en Ukraine. Emir-Usein Kuku nie être lié d’une quelconque manière à ce mouvement. Emir-Usein Kuku est l’un des nombreux militants tatars de Crimée qui ont été arrêtés ou contraints à quitter le pays après l’occupation russe de la péninsule en 2014, à laquelle la minorité tatare de Crimée est largement opposée.

De plus, Amnesty International considère que la compétence des tribunaux militaires en matière pénale doit être limitée aux procès de militaires pour infraction à la discipline militaire, et ne doit pas s’étendre aux civils, compte tenu de la nature de ces tribunaux et de doutes quant à leur indépendance et leur impartialité.

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