« Par cette arrestation, les autorités russes se vengent d’Alexeï Sokolov pour sa défense inlassable des droits des prisonniers et pour ses dénonciations de la torture dans les prisons russes depuis près de deux décennies. Parce qu’il a diffusé le logo de Facebook, il est poursuivi sous un prétexte qui aurait été risible s’il n’était pas réel, au détriment de sa liberté et de sa sécurité personnelle, a déclaré Natalia Zviagina, directrice du bureau d’Amnesty International pour la Russie.
« L’arrestation brutale délibérément filmée et les mauvais traitements infligés à Alexeï Sokolov montrent que les autorités ont l’intention de le sanctionner sévèrement pour son travail en faveur des droits humains. Amnesty International demande sa libération immédiate et inconditionnelle, ainsi que la fin de ces poursuites pénales ridicules.
« Le cas d’Alexeï Sokolov illustre jusqu’où les autorités russes sont prêtes à aller pour étouffer la dissidence et faire taire les défenseur·e·s des droits humains. »
Complément d’information
Le 5 juillet, Alexeï Sokolov, responsable de l’organisation de défense des droits des prisonniers Pravovaia Osnova (Fondement juridique), a été arrêté lors d’une descente des forces de sécurité russes à son domicile et inculpé de « diffusion répétée de symboles interdits » (article 282-4 du Code pénal). Précédemment, en octobre 2023, il était devenu la première personne en Russie à purger une peine de cinq jours de détention administrative pour avoir diffusé le logo de Facebook sur Internet. Les réseaux sociaux Facebook et Instagram ont été bannis et bloqués en Russie en mars 2022, après que leur société mère, Meta, a été déclarée comme organisation « extrémiste » et que ses activités ont été interdites dans le pays.
Des représentants du Service fédéral d’application des peines (FSIN) ont signalé la présence du logo sur un site Internet administré selon eux par Alexeï Sokolov, ce qui a entraîné les poursuites d’octobre 2023.
La descente du 5 juillet visait également le fils d’Alexeï Sokolov et une autre défenseure des droits humains, Larissa Zakharova. Le mari de cette dernière aurait été frappé au cours de la perquisition et sa fille adolescente aurait été menacée par des agents. Lors de son arrestation, Alexeï Sokolov a, semble-t-il, été soumis à des mauvais traitements, notamment plaqué face contre terre et interrogé sur son « statut au sein de la pègre », comme le montrent des vidéos diffusées par des médias pro-gouvernementaux.