La déclaration de culpabilité d’un militant russe pacifique qui a été relâché vendredi 11 juillet d’une institution psychiatrique doit être annulée, a déclaré Amnesty International.
Mikhaïl Kosenko avait été interpellé après avoir participé à une manifestation en mai 2012 sur la place Bolotnaïa, à Moscou. Un mois plus tard il était placé en détention.
« La participation de Mikhaïl Konsenko à la manifestation de la place Bolotnaïa, et les fausses accusations selon lesquelles il aurait été violent, ont été utilisées contre lui et ont conduit à son incarcération. Son seul "crime" a été d’exprimer publiquement ses convictions. Ces méthodes rappellent celles de l’ère soviétique, lorsque les autorités avaient recours à des traitements relevant de la psychiatrie pour faire taire les voix dissidentes », a déclaré Sergueï Nikitine, directeur du bureau d’Amnesty International à Moscou.
« Le fait que Mikhaïl Kosenko soit toujours déclaré coupable signifie qu’il pourrait être de nouveau incarcéré pour une quelconque transgression de la loi, réelle ou forgée de toutes pièces. »
Amnesty International estime que rien ne justifiait que Mikhaïl Kosenko soit inculpé ni poursuivi pour participation à des « émeutes de grande ampleur » et recours à la violence contre des policiers. Ces accusations, ainsi que l’enquête et l’audience au tribunal qui ont suivi, étaient motivées par des considérations politiques.
Mikhaïl Kosenko était un manifestant pacifique, et Amnesty International le considère comme un prisonnier d’opinion.
Au cours de l’audience, le tribunal a refusé de tenir compte de certains des éléments solides qui parlaient en sa faveur et a rejeté les autres, estimant qu’ils n’étaient pas fiables.
En mars 2014, le tribunal municipal de Moscou avait confirmé la culpabilité de Mikhaïl Kosenko et l’avait condamné à suivre obligatoirement un traitement psychiatrique dans une institution fermée, pour une durée indéterminée.