« En plus d’être scandaleuse, la décision du ministère de la Justice montre que les avocat·e·s dévoués et attachés à leurs principes qui défendent les droits des personnes arrêtées dans des affaires à caractère politique, ainsi que les défenseur·e·s de premier plan des droits des personnes LGBTI ne sont pas les bienvenus et sont “étrangers” dans la Russie de Vladimir Poutine, a déclaré Natalia Zviaguina, directrice du bureau de Moscou d’Amnesty International
« Le Réseau LGBT a révélé au grand jour les crimes odieux commis contre les hommes gays en Tchétchénie et a aidé à évacuer les personnes qui se trouvaient en danger vers des lieux sûrs où elles pourraient parler de ces atrocités. Aujourd’hui, le Réseau LGBT est à son tour victime de la persécution dont font de plus en plus l’objet les défenseur·e·s des droits humains, ouvertement, violemment et cyniquement.
« Aujourd’hui, le Réseau LGBT est à son tour victime de la persécution dont font de plus en plus l’objet les défenseurs des droits humains »
« Les autorités citent le besoin de protéger les “intérêts nationaux” et de résister à l’“influence étrangère” dans leur destruction incessante de la société civile russe. Mais ce qui est vraiment dans l’intérêt national, c’est de protéger, de défendre et de respecter tous les droits humains de chaque personne. Ces représailles à l’encontre des défenseur·e·s des droits humains et des organisations de la société civile doivent cesser, et les lois sur les “agents de l’étranger” et les “organisations indésirables” doivent être abrogées immédiatement. »
Complément d’information
Tard dans la journée du 8 novembre, le ministère de la Justice russe a inclus le Réseau LGBT et cinq avocats et avocates du groupe de défense des droits humains récemment dissout, Komanda 29 (Équipe 29), dont son fondateur Ivan Pavlov, un éminent avocat, sur la liste des « agents de l’étranger ». Ivan Pavlov et ses collègues ont apporté avec courage leur aide à des militant·e·s et des groupes politiques ou de la société civile qui ont été pris pour cible par les autorités, notamment la Fondation anticorruption d’Alexeï Navalny.
Le Réseau LGBT a joué un rôle essentiel dans la révélation d’une campagne « anti-gay » brutale en Tchétchénie au cours de laquelle des dizaines d’hommes ont été enlevés et torturés, et où certains auraient été tués, en raison de leur orientation sexuelle réelle ou supposée. Le groupe a également fourni un refuge aux victimes d’attaques homophobes en Tchétchénie et ailleurs dans le pays, et a aidé à leur relocalisation vers des lieux plus sûrs en Russie ou à l’étranger.