« Les autorités russes ont de toute évidence une dent contre Dennis Christensen, qui est emprisonné uniquement parce qu’il a exercé pacifiquement son droit à la liberté de religion. Alors que la justice a entamé il y a plusieurs jours une procédure de libération anticipée, les services du procureur font tout leur possible pour qu’il reste derrière les barreaux. Cela est très inquiétant pour les nombreux autres témoins de Jéhovah qui sont persécutés en Russie, a déclaré Natalia Priloutskaïa, chargée de recherche sur la Russie à Amnesty International.
« La tolérance et le pluralisme religieux demeurent des notions inconcevables pour les autorités russes »
« Le cas de Dennis Christensen est emblématique. Il est le premier témoin de Jéhovah à avoir été poursuivi au pénal et emprisonné, et le premier à recouvrer la liberté. Mais il est de plus en plus patent que l’État russe ne va en aucune circonstance lâcher l’affaire, et que la tolérance et le pluralisme religieux demeurent des notions inconcevables pour les autorités russes.
« Dennis Christensen et tous les témoins de Jéhovah persécutés parce qu’ils exercent leur droit à la liberté de religion sont des prisonniers d’opinion, qui doivent donc être libérés immédiatement et sans condition. La Russie doit se conformer à ses obligations internationales et cesser de persécuter des gens uniquement parce qu’ils pratiquent leur religion. »
Complément d’information
Dennis Christensen, un ressortissant danois vivant en Russie, a été arrêté en 2017 et poursuivi en justice pour avoir pacifiquement exercé son droit à la liberté de religion. En février 2019, Dennis Christensen a été condamné à six ans de détention dans une colonie pénitentiaire pour avoir « géré les activités d’une organisation extrémiste ».
Le 24 juin 2020, le tribunal de district de Lgov, dans l’oblast de Koursk, dans le centre de la Russie, a décidé de commuer le solde de la peine d’emprisonnement de Dennis Christensen en une amende d’un montant de 400 000 roubles (5 700 USD).
Cependant, le 25 juin, le parquet a contre toute attente fait appel de cette décision alors même que pendant l’audience le représentant des services du procureur avait fini par se ranger aux arguments de la défense. Le lendemain, Dennis Christensen a été placé en confinement punitif dans la colonie pénitentiaire n° 3 à Lgov parce qu’il aurait violé le règlement carcéral, notamment en ne portant pas la veste spéciale des détenus et en se trouvant à la cantine au mauvais moment. Le parquet risque d’exploiter cela pour demander l’annulation de la décision de libération de Dennis Christensen.