S’il est déclaré coupable, Oyoub Titiev, responsable du bureau de Grozny de l’organisation de défense des droits humains Memorial, encourt jusqu’à 10 ans de prison.
« En Tchétchénie, la situation a bien changé en surface au cours des 10 dernières années, mais dans le fond elle reste la même : les autorités usent de méthodes répressives pour torturer ou faire " disparaître " leurs opposants et persécuter leurs détracteurs, a déclaré Anna Neistat, directrice des recherches à Amnesty International.
« Au lieu de prendre des nouvelles de mon collègue, Oyoub Titiev, confortablement installés dans son bureau, je suis forcée de le voir à travers les barreaux d’une cage dans une salle d’audience où il est soumis à un procès scandaleux, motivé par des considérations politiques. En Tchétchénie, où l’indépendance de la justice n’existe pas, ce procès est une mascarade et toutes les charges retenues contre Oyoub doivent être abandonnées sans plus attendre. »
Complément d’information
Le procès d’Oyoub Titiev se déroule devant le tribunal municipal de Shali.
Depuis plusieurs années, Memorial et ses employés en Tchétchénie sont soumis à des actes de harcèlement et d’intimidation, ainsi qu’à des violences physiques. En 2009, Natalia Estemirova, membre de Memorial, a été enlevée près de chez elle à Grozny et assassinée. Personne n’a été traduit en justice pour ce meurtre.