« Cette parodie de justice, qui s’est empressée de confirmer la condamnation et l’emprisonnement manifestement injustes de Ian et Vladislav, est une véritable remise en cause du système judiciaire russe. Les autorités ont volé à la majeure partie de la population du pays son droit à la liberté de réunion pacifique, privant par là même, de façon éhontée, ces deux jeunes hommes de leur liberté, a déclaré la directrice d’Amnesty International Russie, Natalia Zviaguina.
« Ian Sidorov et Vladislav Mordassov ont été sanctionnés pour le simple exercice de leurs droits humains, et pourtant les autorités les ont traités comme de dangereux criminels. Nombreux sont celles et ceux qui ont subi le même sort ces derniers mois, à Moscou et dans toute la Russie. Il n’y aura pas de justice tant qu’ils ne seront pas libérés. La décision du 10 décembre confirme que ce n’est pas la justice qui prévaut dans les tribunaux russes. »
Complément d’information
La cour d’appel a confirmé la condamnation de Ian Sidorov et Vladislav Mordassov pour « tentative d’organisation de troubles de masse ». En octobre 2019, le tribunal de première instance les avait condamnés respectivement à six ans et sept mois et six ans et six mois d’emprisonnement dans une colonie pénitentiaire.
Ces deux militants des droits humains étaient poursuivis pour avoir tenté d’organiser une manifestation pacifique dans le centre de Rostov-sur-le-Don le 5 novembre 2017, en soutien à des habitants qui avaient perdu leur logement lors d’un incendie d’une ampleur suspecte ayant ravagé des habitations situées sur un emplacement de choix de la ville en août de la même année. Ian Sidorov avait à l’époque tout juste 18 ans, et Vladislav Mordassov 21 ans. Amnesty International les considère tous deux comme des prisonniers d’opinion.