Agnès Callamard, secrétaire générale d’Amnesty International, a déclaré : « Aujourd’hui de nouveau, des informations pétrifiantes nous parviennent d’Ukraine, la Russie ayant lancé un déluge de frappes qui ont touché des zones résidentielles, des centres-villes et des infrastructures civiles. Le cratère laissé par un missile russe au beau milieu d’une aire de jeux pour enfants dans le centre de Kiev incarne le mépris total pour la vie humaine qui caractérise l’invasion russe.
« Le but ultime des attaques du 10 octobre est de répandre la terreur parmi la population civile. « La Russie doit immédiatement mettre un terme à sa guerre d’agression. Tous les responsables de cette agression et de crimes de guerre, y compris les commandants et les dirigeants civils, tels que les ministres et les chefs d’État, doivent répondre pénalement de leurs actes. »
Complément d’information
À l’aube et dans la matinée du 10 octobre, les forces russes ont mené des frappes massives de missiles contre Kiev et plusieurs villes ukrainiennes, dont Dniepr, Zaporijjia et Jytomyr.
Selon les forces armées ukrainiennes, une quarantaine de missiles tirés par les forces russes ont touché des cibles en Ukraine. Il semble que des infrastructures critiques telles que les centrales et sous-stations électriques dans huit régions d’Ukraine et à Kiev soient les principales cibles des attaques, qui ont entraîné des coupures de courant massives dans tout le pays et de nombreux retards de trains. Selon la police nationale ukrainienne, 117 bâtiments ont été endommagés à travers le pays, dont 29 équipements en infrastructures critiques, quatre immeubles et 35 maisons privées.
Si Kiev a été l’une des premières cibles au début de l’invasion totale menée par la Russie, c’est la première fois que son centre historique est touché. Quatre quartiers de la ville ont fait l’objet d’attaques qui ont endommagé, entre autres, l’un des bâtiments de l’Université nationale Chevtchenko, un pont piétonnier et une aire de jeux dans le parc Chevtchenko.
D’après le Service d’État des situations d’urgence, ces attaques ont fait 11 morts (dont cinq à Kiev) et 89 blessés à travers le pays. Le président russe Vladimir Poutine a salué ces frappes, affirmant qu’elles étaient dirigées contre « l’infrastructure énergétique, militaire et de communication de l’Ukraine ».
Obligation de rendre des comptes pour les crimes de guerre
Depuis le début du conflit, Amnesty International recueille des informations sur les crimes de guerre russes et autres violations du droit international humanitaire et relatif aux droits humains commis dans le cadre de la guerre d’agression que mène la Russie en Ukraine. Cliquez sur ce lien pour consulter tous les documents qu’elle a publiées jusqu’à présent – communiqués de presse, rapports, synthèses et enquêtes notamment.
Amnesty International a demandé à plusieurs reprises que les membres des forces russes et les hauts responsables impliqués dans l’agression et des violations des droits humains soient tenus de rendre des comptes, et a salué l’enquête menée par la Cour pénale internationale en Ukraine.
L’établissement complet des responsabilités pour la situation actuelle en Ukraine requiert des efforts concertés de la part des Nations unies et de ses organes, ainsi que des initiatives au niveau national en application du principe de compétence universelle.