Communiqué de presse

Russie. Une chanteuse punk se voit refuser une suspension de peine

Le fait qu’un tribunal russe ait refusé mercredi 16 janvier de laisser Maria Alekhina, membre de Pussy Riot, purger sa peine à un moment ultérieur aggrave l’injustice que subit déjà cette chanteuse punk emprisonnée, a déclaré Amnesty International le jour même.

« Le jugement prononcé aujourd’hui est une nouvelle parodie de justice. Les trois chanteuses de Pussy Riot n’auraient pour commencer jamais dû être poursuivies. Cette décision illustre encore une fois l’intransigeance des autorités russes lorsqu’elles s’emploient à réprimer la liberté d’expression », a déploré David Diaz-Jogeix, directeur adjoint du programme Europe et Asie centrale d’Amnesty International.

« Maria Alekhina et Nadejda Tolokonnikova doivent être libérées immédiatement et sans conditions. Quant à la condamnation avec sursis d’Ekaterina Samoutsevitch, elle doit être annulée. »

Maria Alekhina, Nadejda Tolokonnikova et Ekaterina Samoutsevitch, trois des membres du groupe féminin Pussy Riot, ont été inculpées d’« actes de hooliganisme motivés par la haine religieuse » après avoir chanté un morceau contestataire dans la principale cathédrale orthodoxe de Moscou en février 2012.

Toutes trois ont ensuite été condamnées à deux ans d’emprisonnement dans une colonie pénitentiaire, mais Ekaterina Samoutsevitch a vu sa peine commuée en sursis à l’issue d’un procès en appel.

Le tribunal de la ville de Berezniki, dans le kraï de Perm (Oural), où Maria Alekhina purge actuellement sa peine, a refusé de faire droit à sa demande, car sa situation de mère d’un jeune enfant avait déjà été prise en considération lorsque la condamnation initiale avait été prononcée, l’an dernier. À l’heure actuelle, c’est la mère de Maria Alekhina qui s’occupe du fils de cette dernière. Nadejda Tolokonnikova avait déposé une requête similaire en octobre 2012.

« Cette décision va dans le sens de la politique répressive menée par la Russie, qui étouffe la contestation sous toutes ses formes », a poursuivi David Diaz-Jogeix.
« Pour une seule action choc, qui relevait clairement de l’exercice du droit à la liberté d’expression, ces trois chanteuses punks ont dû endurer des mois d’humiliation et de souffrance en détention – ce qui continue pour Maria Alekhina et Nadejda Tolokonnikova. »
Amnesty International estime que le procès des chanteuses de Pussy Riot était motivé par des considérations politiques et qu’elles avaient été injustement poursuivies pour une action de protestation, qui pouvait certes choquer, mais n’en demeurait pas moins légitime.

L’organisation considère Maria Alekhina et Nadejda Tolokonnikova comme des prisonnières d’opinion, détenues uniquement pour avoir exprimé leurs idées de manière pacifique.

Mercredi 16 janvier, des membres d’Amnesty International et d’autres sympathisants des Pussy Riot dans le monde entier ont mené des actions de soutien afin de se montrer solidaires de la demande de libération de Maria Alekhina.

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