Marie Struthers, directrice du programme Europe de l’Est et Asie centrale à Amnesty International, a déclaré :
« Vladimir Kara-Murza est un homme de courage et de conviction, pour qui les droits humains et la dignité doivent primer sur la peur. Ses efforts déterminés et inlassables ont permis de propager ces valeurs en Russie. Cependant, son combat pour cette juste cause lui a valu de perdre lui-même la liberté. »
« Après l’invasion de l’Ukraine, les autorités russes ont ouvert une chasse aux sorcières contre les personnalités politiques, les militant·e·s et les journalistes qui osaient dénoncer le Kremlin et sa guerre d’agression. Vladimir Kara-Murza a été l’une des premières cibles de cette cruelle campagne contre les personnes qui critiquaient le gouvernement.
« Vladimir Kara-Murza doit être libéré immédiatement et sans condition, de même que toutes les personnes qui ont été poursuivies et condamnées pour avoir critiqué pacifiquement les forces armées russes ».
Complément d’information
En avril 2022, Vladimir Kara-Murza a été arrêté pour avoir diffusé de « fausses informations » sur les activités de l’armée russe en Ukraine (article 207.3 du Code pénal russe), après avoir passé 15 jours en détention arbitraire pour « rébellion contre un fonctionnaire de police. »
Il a été inculpé après avoir prononcé en mars un discours à la Chambre des représentants de l’Arizona, au cours duquel il critiquait la politique de Vladimir Poutine, dénonçait la politique d’« apaisement » de l’Occident envers le Kremlin et soulignait l’importance du mouvement de contestation en Russie.
En juillet, il a également été inculpé de « conduite des activités d’une organisation indésirable » (article 284.1(1) du Code pénal) en raison de ses activités présumées au sein de Russie ouverte et de la Fondation Russie libre, deux ONG considérées comme « indésirables » par les autorités russes.
Le 6 octobre, les autorités russes ont inculpé Vladimir Kara-Murza de « haute trahison » (article 275 du Code pénal). Selon leurs investigations, le militant aurait coopéré avec un pays de l’OTAN, comme le « prouvent » des discours publics critiques qu’il a prononcés à Lisbonne, Helsinki et Washington.