Communiqué de presse

Salvador. Il faut sauver la vie d’une jeune femme enceinte

Il faut de toute urgence que les autorités du Salvador appliquent les mesures conservatoires sollicitées lundi 29 avril par la Commission interaméricaine des droits de l’homme afin qu’une femme enceinte gravement malade puisse recevoir sous de 72 heures un traitement médical qui lui sauverait la vie.

Beatriz, 22 ans, est enceinte de quatre mois et demi et a appris qu’elle souffrait de plusieurs affections graves, notamment du lupus et d’une insuffisance rénale. Les médecins ont également confirmé qu’il manquait au fœtus qu’elle porte une grande partie du cerveau et du crâne, ce qui signifie qu’il existe une forte probabilité pour qu’il meure avant sa naissance ou dans les heures ou les jours qui suivront.

Les médecins affirment que la jeune femme risque de mourir si elle poursuit sa grossesse mais ils ne lui ont pas administré les soins dont elle a besoin car ils craignent, s’ils interrompent sa grossesse, d’être poursuivis au titre de la législation stricte qui interdit l’avortement dans le pays.

« La vie de Beatriz est suspendue à un fil à cause de retards injustifiables de la part des autorités », a déploré Esther Major, spécialiste de l’Amérique centrale au sein d’Amnesty International.

« Les autorités du Salvador doivent respecter les recommandations de la Commission interaméricaine des droits de l’homme et permettre à cette jeune femme de vivre et de s’occuper de son fils d’un an. La vie de Beatriz est entre leurs mains. »

Le 22 mars 2013, les professionnels de la santé qui s’occupent de Beatriz ont demandé l’autorisation aux autorités salvadoriennes de pratiquer l’avortement nécessaire pour protéger la santé et la vie de la jeune femme. Ils ont également demandé l’assurance que les médecins qui la soignent ne seraient pas poursuivis au titre des lois nationales qui interdisent l’avortement.

N’obtenant aucune réponse de la part des autorités, les avocats de Beatriz ont transmis cette demande à la Cour suprême du pays, qui ne s’est pas prononcée non plus malgré l’urgence de la situation et le fait que, pendant ce temps, Beatriz subit un traitement cruel, inhumain et dégradant.

Le Code pénal salvadorien prévoit que tout personne qui sollicite ou pratique un avortement encourt une longue peine de prison. Tant les médecins que Beatriz risquent donc la réclusion si l’interruption de grossesse est pratiquée sans l’accord des autorités.

Toutes les infos
Toutes les actions
2024 - Amnesty International Belgique N° BCE 0418 308 144 - Crédits - Charte vie privée
Made by Spade + Nursit