« Ayant manqué plusieurs occasions de dépénaliser l’avortement ces dernières semaines, les législateurs du Salvador doivent agir pour faire adopter cette réforme historique, qui sauverait la vie de nombreuses femmes et jeunes filles, a déclaré Erika Guevara-Rosas, directrice du programme Amériques d’Amnesty International.
« L’interdiction totale de l’avortement bafoue le droit à la vie, le droit à la santé et le droit de ne pas être soumis à la torture ni à d’autres mauvais traitements, et touche la moitié de la population du pays. Ne pas mettre fin à cette injustice aurait de lourdes répercussions sur les droits humains au Salvador. »
Le Salvador est l’un des rares pays du monde où l’avortement est actuellement interdit en toutes circonstances. Au moins 23 femmes sont incarcérées pour des complications liées à la grossesse dans le contexte de cette interdiction totale.
Le projet de réforme du Code pénal prévoit de dépénaliser l’avortement et de garantir l’accès à des services adaptés en cas de viol ou d’atteinte sexuelle sur mineure, lorsque la santé ou la vie de la femme ou de la jeune fille enceinte est en danger, ou en cas de malformation mortelle du fœtus.
Les organisations de défense des droits des femmes au Salvador se mobilisent sans relâche pour promouvoir ce projet de loi. En mars, Amnesty International a remis une pétition signée par 209 051 personnes dans 57 pays, demandant à l’Assemblée législative du Salvador de dépénaliser l’avortement et de garantir l’accès à des services d’avortement dans les circonstances prévues.
« L’État doit cesser de criminaliser les femmes et les jeunes filles et libérer immédiatement et sans condition toutes celles qui sont incarcérées pour avoir avorté ou souffert de complications liées à la grossesse. Elles ne doivent pas passer un seul autre jour derrière les barreaux à cause d’une loi totalement inique qui bafoue leurs droits en matière de sexualité et de procréation. »