« La très forte hausse des homicides montre clairement que les problèmes de sécurité publique perdurent. Amnesty International souhaite exprimer sa solidarité avec les familles et les communautés des victimes de mort violente du week-end dernier, et toutes les victimes de violences et d’atteintes aux droits humains au Salvador, a déclaré Erika Guevara-Rosas, directrice du programme Amériques d’Amnesty International.
« Il est clair que les niveaux critiques de violence auxquels le pays est confronté depuis plusieurs années exigent une action urgente afin de protéger la vie et la sécurité de la population face à la criminalité. À cette fin, il incombe à l’État de concevoir et de mettre en œuvre des mesures nécessaires, efficaces, proportionnées et conformes aux droits humains. Or, la plupart des actions mises en œuvre par les autorités salvadoriennes jusqu’à présent sont inacceptables et en aucun cas justifiées. »
Le décret d’urgence et les réformes législatives entreprises sur des instruments tels que le Code pénal et le Code de procédure pénale contiennent des principes qui violent de manière flagrante les droits à une procédure régulière et à des garanties judiciaires. Les autorités salvadoriennes doivent proposer à la population une réponse globale et respectueuse des droits humains.
« En 2019, lorsqu’Amnesty International a rencontré le président Nayib Bukele, il s’est engagé à être une voix distincte et à prendre ses distances avec les modèles de gouvernance qui piétinent les droits humains en Amérique centrale. Cependant, depuis le début de son mandat, nous constatons un non-respect persistant de ses engagements et un climat où les droits humains sont constamment menacés et se détériorent, a déclaré Erika Guevara-Rosas.
« Le président Nayib Bukele a montré qu’il ne change pas les politiques inopérantes des précédents gouvernements au Salvador, et même qu’il les répète tout en connaissant l’issue. Les violations des droits humains ne résoudront pas la violence ; elles ne font qu’empirer une situation déjà grave, engendrant un contexte d’abus et d’arbitraire pour lequel il n’y a pas de retour en arrière. »