Les représentants du secteur des hautes technologies qui se rassemblent à Wuzhen, en Chine, cette semaine pour la troisième édition de la Conférence mondiale sur Internet doivent faire clairement savoir aux autorités chinoises qu’ils ne sont pas disposés à se rendre complices des nombreuses atteintes aux droits à la liberté d’expression et au respect de la vie privée.
Cette conférence aura lieu une semaine après l’adoption par le corps législatif chinois d’une nouvelle loi draconienne sur la cybersécurité qui oblige toute entreprise du secteur technologique ayant des activités en Chine à appliquer une censure sans précédent et à transmettre des informations personnelles aux autorités, sans qu’existent les garanties suffisantes pour protéger la liberté d’expression et le droit au respect de la vie privée.
« Les entreprises technologiques participant à la Conférence mondiale sur Internet doivent avoir le courage de dénoncer la nouvelle loi sur la cybersécurité. Cette loi draconienne instaure des pratiques abusives et un niveau de censure qui n’avait encore jamais été atteint en Chine, a déclaré Patrick Poon, chercheur sur la Chine à Amnesty International.
« Cette loi représente réellement une menace en ce qui concerne le caractère mondial et libre d’Internet. Les entreprises qui envisagent de travailler dans ces conditions deviendront de facto des agents de surveillance pour les autorités et ce faisant, elles mettront en danger des personnes exerçant leurs droits de façon légitime. »
Amnesty International a étudié cette nouvelle loi et estime que :
– la cyber-souveraineté telle que décrite dans cette nouvelle loi menace réellement l’existence d’un Internet mondial et libre ;
– les entreprises seront tenues de fournir aux autorités un accès aux « infrastructures essentielles », sans que des garanties suffisantes aient été mises en place ;
– les entreprises seront soumises à des amendes ou devront suspendre ou cesser leurs activités si elles ne respectent pas les exigences des autorités ;
– les entreprises respectant les dispositions de la nouvelle loi risquent de contribuer à des violations des droits humains, ce qui est contraire à leurs responsabilités.
Vous pouvez consulter la communication présentée par Amnesty International au Comité permanent de l’Assemblée populaire nationale au sujet de la précédente version de la loi sur la cybersécurité en anglais.