Eve Geddie, directrice du Bureau d’Amnesty International auprès des institutions européennes, a déclaré : « La décision des autorités serbes d’interdire l’Europride pour de soi-disant raisons de sécurité est honteuse. Au lieu de céder aux discours haineux et aux menaces envers les lesbiennes, les gays et les personnes bisexuelles, transgenres et intersexes (LGBTI), les autorités doivent prendre toutes les mesures nécessaires pour offrir une protection suffisante aux participant·e·s et leur permettre d’exercer leurs droits sans crainte d’être harcelés ou intimidés ni de subir des violences.
« En autorisant la tenue de cette marche, la Serbie confortera sa place de premier pays des Balkans occidentaux à accueillir l’Europride, dans une région où les personnes LGBTI sont en butte quotidiennement à la discrimination et régulièrement victimes de violence. Les autorités doivent lever cette interdiction et permettre à la marche de l’Europride de se dérouler sans entrave. »
Complément d’information
Les organisateurs et organisatrices ont déclaré qu’elle aurait lieu malgré l’interdiction. Le 10 septembre, Aleksandar Vučić a fait savoir que le ministère de l’Intérieur prendrait une décision 96 heures avant la date de la manifestation.
Le 13 septembre, le ministère de l’Intérieur a décidé que ni la marche des fiertés, ni une contre-manifestation prévue ne pourraient se tenir, invoquant des problèmes de sécurité, notamment des « risques de violences, de destruction de biens et d’autres formes de troubles à l’ordre public d’une plus grande ampleur ».
Le 14 septembre, les organisateurs ont porté plainte devant le Tribunal administratif, lui demandant d’annuler la décision du ministère. Le Tribunal ne s’est pas encore prononcé.
Le matin du 16 septembre, les organisateurs ont déposé une nouvelle demande officielle au ministère de l’Intérieur, en proposant un trajet plus court pour la marche. Cette demande était soutenue par 27 000 signatures. Ils attendent la réponse des autorités.