SIDA La pandémie du sida est une crise des droits humains, selon Amnesty

COMMUNIQUÉ DE PRESSE

La pandémie du sida est une crise des droits humains, a déclaré la
secrétaire générale d’Amnesty International Irene Khan, lors de la séance
plénière de clôture de la conférence internationale sur le sida à Bangkok en
Thaïlande.

« En ne protégeant pas les droits et la dignité des personnes, on alimente
la pandémie en l’aggravant.

« Certains gouvernements continuent de chercher comment se débarrasser
rapidement du VIH, sans vouloir reconnaître que les violations des droits
humains augmentent la vulnérabilité des personnes à l’infection et que les
personnes vivant avec le virus du sida sont souvent confrontées à de graves
atteintes aux droits humains, a déclaré Irene Khan.

« Même avec davantage de moyens financiers et un engagement plus important à
combattre le sida, la pandémie continue de se propager à grande échelle avec
un impact de plus en plus fort parce que les gouvernements ne sont pas
parvenus à mettre les droits humains au centre de toute réponse.

« Où que nous regardions, la discrimination et les inégalités véhiculent
l’épidémie. Où que nous regardions, le virus du sida exacerbe les inégalités
existantes et créée une combinaison fatale de stigmatisation et de rejet.

« C’est vrai pour les travailleurs migrants, les personnes déplacées et les
réfugiés, pour les communautés appartenant à des groupes ethniques ou
indigènes minoritaires, pour les jeunes gens et pour les handicapés, pour
les prisonniers, les travailleurs du sexe, les consommateurs de drogues
injectables, les minorités sexuelles et les femmes.

« Les inégalités entre les sexes provoquent de nouvelles infections chez
les femmes et les jeunes filles comme jamais auparavant. La violence
sexuelle et les viols, les violations des droits des femmes à l’éducation, à
l’information et à la propriété, ainsi qu’un certain nombre de stéréotypes
et d’attentes d’une autre époque les concernant, aggravent la
marginalisation des femmes et augmentent les risques d’infection. »

En Thaïlande, la discrimination approuvée par l’État et le harcèlement dont
sont victimes les consommateurs de drogues injectables les conduisent à se
mettre en marge, les empêchant d’accéder aux services et au soutien dont ils
auraient besoin pour minimiser les risques d’infection.

« La discrimination ne fait pas qu’alimenter la pandémie, les personnes
atteintes du sida se retrouvent aussi confrontées à des violations
importantes et constantes de leurs droits », a déclaré Irene Khan.

Se référant à un appel urgent lancé par Amnesty International le 14 juillet,
Irene Khan a appelé les délégués de la conférence à exiger des autorités
chinoises qu’elles remettent immédiatement en liberté quatre personnes
atteintes du sida, détenues dans la province du Henan pour avoir manifesté
contre des soins médicaux et autres services qu’elles jugeaient inadaptés.

Parmi ces quatre personnes figurent un père et une mère de famille qui
manifestaient contre la fermeture de l’école accueillant les enfants de
parents séropositifs ou morts du sida. L’école a été fermée après que le
fondateur eut annoncé qu’il allait se rendre à la conférence internationale
sur le sida à Bangkok.

« La protection et la promotion des droits humains sont essentielles si nous
voulons garder l’espoir de prévenir le VIH et de minimiser l’impact de la
maladie », a déclaré Irene Khan.

Lors de son discours, Irene Khan a appelé les gouvernements à mettre les
droits humains au centre de toute réponse à l’épidémie de sida en :

 reconnaissant clairement leurs responsabilités en matière de
protection, promotion et respect des droits humains ;

 lançant des réformes juridiques afin d’assurer à tous un accès égal
exempt de toute discrimination ;

 créant un environnement de soutien aux groupes vulnérables et aux
personnes infectées.

« Dans le domaine des droits humains, on voit fréquemment les gouvernements
éluder leurs responsabilités et échapper à toute obligation de rendre des
comptes parce qu’aucune indication n’existe pour déterminer qui doit faire
appliquer les engagements pris en la matière, ni où et comment cela doit se
faire, a déclaré Irene Khan.

« Si la prévention, le traitement et des services de soins de qualité,
adaptés et accessibles sont indispensables, sans un cadre légal pour établir
l’égalité, nous risquons de creuser encore plus les inégalités qui
véhiculent la pandémie et aggravent son impact. »

Il est particulièrement important que des personnes infectées par le virus
du sida ou touchées par la maladie soient impliquées à tous les stades de la
réponse à la maladie.

« Il n’y a peut-être pas de réponse rapide au problème du sida, mais il y a
une façon efficace d’aller de l’avant. Cela demande un engagement durable en
faveur des droits humains qui doivent être mis au centre de toute réponse
que nous apporterons à la maladie, a déclaré Irene Khan.

« Pour que notre combat contre le sida réussisse, il faut en faire un combat
pour les droits et les intérêts des personnes les plus marginalisées au
monde », a conclu Irene Khan.

Index AI : POL 30/028/2004
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