Somalie : Le recours à la force meurtrière pour réprimer les manifestations est injustifiable

Les forces de sécurité somaliennes ont ouvert le feu sur des manifestants à Baidoa dans la matinée du vendredi 14 décembre, tuant le parlementaire Abdishakur Yaqub Ibrahim (également appelé Abdishakur Bule) et un adolescent lors des manifestations en cours depuis la veille.

«  Les forces de sécurité somaliennes et éthiopiennes intervenant à Baidoa ne doivent pas recourir à la force meurtrière contre des manifestants, y compris avant, pendant et après l’élection du président de la région Sud-Ouest de la Somalie prévue le 19 décembre. Personne ne devrait mourir pour avoir simplement exprimé ses opinions, a déclaré la directrice régionale adjointe d’Amnesty International pour l’Afrique de l’Est, la Corne de l’Afrique et les Grands Lacs, Sarah Jackson

Amnesty International a également recueilli des informations indiquant que deux hommes et une femme ont été blessés par balle vendredi 14 décembre lorsque les forces de sécurité ont ouvert le feu au cours des manifestations et sont soignés à l’hôpital régional de Baidoa.

«  Les manifestants doivent pouvoir compter sur les forces de sécurité pour les protéger, et non pour braquer violemment leurs armes contre eux. Les autorités somaliennes doivent ouvrir immédiatement une enquête sur ce recours à une force excessive et amener tous les agents soupçonnés d’être responsables à rendre des comptes », a déclaré Sarah Jackson.

À l’aide de techniques de vérification numérique, Amnesty International a authentifié une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux qui témoigne de la violence à Baidoa. On y entend des tirs d’arme semi-automatique et on y voit au moins un policier portant un fusil d’assaut et un autre homme saignant abondamment du bras, vraisemblablement à la suite d’une blessure par balle.

Complément d’information

Le 13 décembre, des soldats éthiopiens présents à Baidoa ont arrêté Mukhtar Robow (également appelé Abu Mansur), ancien commandant et porte-parole d’Al Shabab, et l’ont transféré à Mogadiscio. Son arrestation a déclenché des protestations car il était candidat à l’élection pour la présidence de la région Sud-Ouest de la Somalie, qui doit avoir lieu le 19 décembre.

Mukhtar Robow était le numéro deux d’Al Shabab à une époque où ce groupe armé a commis de graves atteintes aux droits humains en Somalie, notamment des attaques aveugles visant des civils, l’enrôlement forcé d’enfants soldats et d’autres exactions contre la population des zones qu’il contrôlait.

La région Sud-Ouest de la Somalie devrait être le premier des États régionaux du pays qui organiseront des élections au cours des prochains mois.

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