Communiqué de presse

Somalie. Les civils paient le prix de l’attentat à la bombe de Mogadiscio

Amnesty International condamne l’attentat à la bombe perpétré par le groupe armé Al Shabab mardi 4 octobre à Mogadiscio, la capitale de la Somalie, qui a tué entre 68 et 82 personnes et en a blessé plus de 90 autres, parmi lesquelles de nombreux civils. Aucun effort n’a été fait pour distinguer les civils des cibles militaires lors de cette attaque, ni pour limiter son impact sur les civils ainsi que le droit international humanitaire l’exige de toutes les parties à un conflit armé.

Mardi 4 octobre, peu avant 10 heures du matin, un camion a explosé devant un ensemble de bâtiments officiels accueillant plusieurs ministères du gouvernement fédéral de transition de Somalie, situé à proximité de l’un des carrefours les plus passants de Mogadiscio - connu sous le nom de Km4 (Kilomètre 4) - dans le quartier de Wadajir.

D’après certaines sources sur place, on compte parmi les victimes une cinquantaine d’élèves du secondaire et d’étudiants, ainsi que leurs parents, venus prendre connaissance de la suite réservée à leur demande de bourse pour étudier à l’étranger - notamment en Turquie - au ministère de l’Éducation, situé parmi les bâtiments visés.

Figurent parmi les autres victimes : des piétons et les passagers de véhicules présents dans cette rue très fréquentée ; des fonctionnaires travaillant dans les ministères ; et des agents de sécurité postés à l’entrée de ces bâtiments. Des immeubles et biens civils ont également été abîmés ou détruits par le souffle de l’explosion. Certaines des personnes tuées et blessées semblaient avoir été brûlées par le carburant libéré lors de l’explosion du camion.

Al Shabab, le groupe armé islamiste ayant annoncé son retrait de Mogadiscio en août 2011 mais gardant le contrôle d’une grande partie du sud et du centre de la Somalie, a revendiqué l’attentat. Un porte-parole d’Al Shabab aurait déclaré qu’il s’agissait d’un attentat-suicide visant les bâtiments du gouvernement, et annoncé qu’il y aurait d’autres attaques.

L’explosion de cette bombe rappelle de manière brutale que les civils du sud et du centre de la Somalie continuent à risquer d’être tués ou blessés dans le cadre d’attaques interdites par le droit international humanitaire.

Amnesty International exhorte toutes les parties au conflit armé en Somalie, y compris Al Shabab, à mettre immédiatement un terme à toutes les violences visant directement des civils, ainsi qu’aux attaques aveugles et menées de façon disproportionnée. Les commanditaires et les auteurs de telles attaques doivent être amenés à rendre des comptes pour crimes de guerre.

Amnesty International réitère son appel en faveur de la création d’une commission d’enquête internationale, ou d’un mécanisme similaire qui serait chargé de recenser systématiquement les atteintes au droit international en matière de droits humains et au droit humanitaire international commises en Somalie et d’enquêter sur celles-ci. Ce serait là une première étape afin de lutter contre l’impunité qui sévit dans ce pays depuis des décennies.

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