Sommet UE-Inde. Un développement économique qui passe par des déplacements massifs de population viole les droits humains

Communiqué du Bureau européen

À la veille du sommet Union européenne-Inde à New Delhi, Amnesty International demande instamment aux dirigeants européens d’aborder avec le gouvernement indien le problème des graves atteintes aux droits humains qui se produisent dans ce pays dans le cadre des projets de développement économique imposés à des communautés locales.

Des groupes marginalisés craignent d’être contraints de quitter leurs terres en raison des projets d’industrialisation mis en place dans le cadre du développement de zones économiques spéciales (ZES) gérées par l’État. À titre d’exemple, au moins 4 000 hectares de terres ont été utilisées pour des ZES au Bengale occidental, ce qui fait craindre que les droits fondamentaux des personnes vivant dans cette région n’ont pas été pleinement respectés.

Au vu de cela, l’UE doit exhorter le gouvernement indien à faire en sorte d’appliquer sa stratégie économique en respectant les droits fondamentaux des communautés et ses propres obligations au regard du droit international, qui n’autorise les expulsions qu’en tout dernier ressort et uniquement après information et consultation adéquate des personnes concernées.

Des litiges fonciers sont également à l’origine des violences les plus récentes. Au moins 40 personnes sont décédées l’année dernière après de violents affrontements au Bengale occidental. « L’Union européenne doit demander au gouvernement indien de veiller à ce qu’un enquête approfondie soit menée et les responsables présumés poursuivis en justice », a déclaré Dick Oosting, directeur du Bureau européen d’Amnesty International.

Amnesty International rappelle également que les effets de la catastrophe de Bhopal en 1984 n’ont toujours pas été véritablement pris en compte. À ce jour, personne n’a encore été désigné comme responsable de la fuite toxique. Plus de 20 000 personnes sont mortes et plus de 100 000 continuent de souffrir de maladies chroniques et de séquelles graves.

« Après plus de vingt ans, il est grand temps pour le gouvernement indien, en collaboration avec les entreprises concernées, de veiller à ce qu’une décontamination effective et un nettoyage du site de la catastrophe de Bhopal soient effectués et l’UE est bien placée pour faire un appel en ce sens lors du sommet », a déclaré Dick Oosting.

Un sommet parallèle destiné aux affaires se tenant en même temps à New Delhi, Amnesty International profite de l’occasion pour rappeler le lien crucial existant entre affaires et droits humains et attirer l’attention sur le rôle des États et des entreprises et leurs devoirs respectifs en matière de respect des droits humains, en Inde comme dans l’Union européenne.

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