Sommet Union européenne-Russie. L’UE osera-t-elle dénoncer ouvertement les atteintes aux droits humains en Russie ?

Bruxelles, le 28 mai

Dans une lettre adressée à Herman Van Rompuy et à la présidence espagnole, Amnesty International exhorte l’Union européenne à exprimer au cours du prochain sommet UE-Russie, le 31 mai, les graves préoccupations évoquées lors des consultations relatives aux droits humains qu’elle a menées avec la Russie.
L’organisation engage les dirigeants européens à parler des nombreuses atteintes aux droits humains commises dans le Caucase du Nord et de la détérioration de la liberté d’expression, notamment en ce qui concerne les défenseurs des droits humains, lorsqu’ils rencontreront leurs homologues russes à Rostov-sur-le-Don.

L’UE doit renforcer les liens entre les sommets UE-Russie et les consultations relatives aux droits humains menées avec la Russie, qui sont actuellement traités comme deux processus indépendants. En raison de cette absence de connexion, les questions ayant trait aux droits humains ne sont pas suffisamment approfondies quand les dirigeants russes et européens se réunissent.
« Il n’est pas acceptable d’avoir deux processus distincts qui relèguent au second plan les problèmes de droits humains. On ne peut transiger sur le respect pour la liberté d’expression, le travail légitime des défenseurs des droits humains, le droit à un procès équitable et la protection contre les menaces de mort, et celui-ci ne doit jamais passer après d’autres domaines d’intervention », souligne Nicolas Beger, directeur du Bureau européen d’Amnesty International.

Parmi les autres principales préoccupations que les dirigeants de l’UE se doivent d’évoquer lors du sommet figurent les nombreuses violations des droits humains perpétrées dans le Caucase du Nord. Des opérations de lutte antiterroriste de faible envergure continuent d’être menées fréquemment dans des régions comme la Tchétchénie, l’Ingouchie et le Daghestan, donnant lieu à des arrestations arbitraires, des mauvais traitements et des exécutions illégales. Les membres d’ONG et les journalistes travaillant dans ces régions sont également exposés à de multiples menaces et autres manœuvres d’intimidation.
«  Les violations persistantes dans le Caucase du Nord montrent que les atteintes aux droits humains commises en Russie doivent être examinées minutieusement au niveau international et que l’Union européenne doit les aborder de manière cohérente à chaque occasion. Certains indices laissent penser que la situation dans le pays s’aggrave au lieu de s’améliorer pour les défenseurs des droits humains et les militants de la société civile », conclut Nicolas Beger.

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