Communiqué de presse

Soudan. 10 femmes chrétiennes risquent la flagellation pour « tenue indécente »

« Un ourlet n’est pas un crime. » - Sarah Jackson

Les autorités soudanaises doivent libérer immédiatement 10 femmes arrêtées dans la capitale, Khartoum, pour « tenue indécente ». Les charges retenues contre elles doivent être abandonnées, a déclaré Amnesty International dimanche 12 juillet.

Au moment de leur arrestation, ces femmes chrétiennes et étudiantes, âgées de 17 à 23 ans, originaires des monts Nouba du Kordofan du Sud, déchiré par la guerre, portaient des pantalons ou des jupes. La police de l’ordre public a arrêté 12 femmes en face de l’église évangélique baptiste où elles avaient assisté à une cérémonie, le 25 juin. Deux d’entre elles ont été libérées. Les 10 autres ont été inculpées et comparaîtront devant un tribunal la semaine prochaine. Si elles étaient reconnues coupables, chacune d’elles pourrait recevoir 40 coups de fouet.

Sarah Jackson, directrice adjointe du programme Afrique d’Amnesty International a déclaré :

« Il est scandaleux que ces femmes risquent d’être battues pour avoir choisi de porter une jupe ou un pantalon. »

« La loi sur l’ordre public est imposée de façon extrêmement discriminatoire et totalement inappropriée. Elle porte atteinte aux droits des femmes.

« Le Soudan doit abandonner les poursuites et libérer ces femmes immédiatement.

« Un ourlet n’est pas un crime. »

Amnesty appelle également les autorités soudanaises à abroger le « crime » de « tenue indécente » inscrit dans l’article 152 du Code pénal (1991) du Soudan.

Les accusées

• Fardos Al Toum, 19 ans (a comparu le 6 juillet dans une autre tenue considérée comme indécente par le juge, qui l’a immédiatement condamnée à une amende de 500 livres soudanaises, ou à un mois de prison)

• Une étudiante (nom inconnu) de 17 ans, qui a été transférée à un tribunal pour mineurs

• Ishraga James, 20 ans

• Uthan Omer Eljaily, 22 ans

• Diana Yagoub, 19 ans

• Seema Ali Osman, 20 ans

• Inas Mohamad Elkomani, 23 ans

• Rehab Omer Kakoum, 18 ans

• Nasra Omera Kakoum, 20 ans

• Wigdan Abdallah Salih

À l’exception de l’étudiante de 17 ans dont le cas sera examiné par un tribunal pour mineurs, les autres femmes devraient comparaître les 13, 16 et 17 juillet.

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