L’organisation a ajouté que des affrontements continuent d’avoir lieu de façon sporadique entre des groupes armés non étatiques et les forces de sécurité gouvernementales et que les violences interethniques se sont fortement intensifiées cette année. Les rapports des Nations unies fournissent aussi des informations inquiétantes selon lesquelles les forces organisées sont plus nombreuses à participer aux actes de violence [1]. Ceux-ci ont donné lieu à des enlèvements de civils, à des centaines d’homicides parmi la population, à des violences sexuelles et au déplacement de milliers de personnes.
Amnesty International a souligné que le respect du droit à la liberté d’opinion et d’expression reste gravement menacé. Des détracteurs réels ou présumés du gouvernement sont exposés à un risque élevé de subir des arrestations arbitraires et d’être maintenus en détention prolongée [2]. Ainsi, Kanybil Noon, un représentant de la société civile faisant partie d’un organe mis en place dans le cadre de l’accord de paix, a été arrêté de façon arbitraire par le Service national de la sûreté le 29 mai 2020 et placé en détention [3]. Après avoir été maintenu en détention sans aucune inculpation pendant 117 jours dans un mauvais état de santé et sans accès à des services médicaux, il a été libéré le 22 septembre 2020.
Amnesty International a également déclaré qu’elle déplorait que les autorités n’aient pas pris de mesures significatives en vue de créer le tribunal hybride pour le Soudan du Sud, ce qui avait incité en juillet dernier plus de 250 organisations de la société civile, y compris du Soudan du Sud, à demander à l’Union africaine d’agir de façon unilatérale et sans délai en faveur de la création d’un tribunal [4].
L’organisation a conclu en demandant aux commissaires de préciser tous les principaux obstacles résiduels qui empêchaient que justice soit rendue, que la vérité soit établie et que des réparations soient accordées aux victimes. Elle les a aussi interpellés pour savoir s’ils soutenaient les voix qui se font de plus en plus nombreuses en faveur de la création unilatérale par l’Union africaine d’un tribunal hybride pour le Soudan du Sud.
Complément d’information
La présente déclaration publique reprend les éléments d’une déclaration présentée oralement devant le Conseil des droits de l’homme le 23 septembre 2020, dans le cadre du dialogue interactif avec la Commission des Nations unies sur les droits de l’homme au Soudan du Sud.