« Le recours à de l’armement lourd, y compris à du matériel d’artillerie, des chars et des avions de chasse, dans des quartiers densément peuplés de Khartoum a causé d’importantes pertes humaines parmi la population civile et la destruction de nombreux biens. Les civil·e·s sont pris en tenaille et souffrent. Les parties au conflit doivent cesser immédiatement d’utiliser des armes explosives à large rayon d’impact à proximité de zones à forte concentration de civil·e·s, a déclaré Tigere Chagutah, directeur du programme Afrique de l’Est et Afrique australe à Amnesty International.
« Il faut que les partenaires régionaux et internationaux du Soudan, y compris l’Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD), l’Union africaine et l’Organisation des Nations unies (ONU), appellent publiquement les parties au conflit à respecter le droit international humanitaire et à protéger les civil·e·s. Les deux parties doivent mettre fin sans délai à leurs attaques aveugles.
« Amnesty International invite également le Conseil de sécurité de l’ONU à tenir une réunion d’urgence sur la situation au Soudan et à exhorter publiquement les forces armées soudanaises et les Forces d’appui rapide à protéger les civil·e·s à titre prioritaire.
« Enfin, les autorités soudanaises et toutes les parties au conflit doivent permettre aux acteurs humanitaires d’accéder à la zone immédiatement, sans restriction et de manière durable afin qu’ils puissent suivre et évaluer les besoins des civil·e·s et leur venir en aide. »
Complément d’information
Les combats au Soudan ont éclaté à la suite des tensions qui se sont manifestées pendant des semaines entre les forces armées soudanaises et les Forces d’appui rapide au sujet de la réforme des forces de sécurité lors des négociations relatives à la mise en place d’un nouveau gouvernement de transition. Les forces armées soudanaises et les Forces d’appui rapide avaient renversé ensemble le gouvernement de transition en octobre 2021.
Des dizaines de victimes civiles ont été recensées sur tout le territoire depuis le samedi 15 avril. Ce même jour, trois employés du Programme alimentaire mondial (PAM) ont été tués et deux autres blessés dans l’exercice de leurs fonctions à Kabkabiya, dans le Darfour septentrional.