Stratégie UE-Asie centrale - Les engagements dans le domaine des droits humains n’ont pas été respectés

Bruxelles - Alors que des dirigeants de l’Union européenne et de l’Asie centrale se rencontrent ce mercredi 9 avril, Amnesty International tient à souligner que les engagements pris en matière de droits humains il y a près d’un an, en application de leur stratégie commune, n’ont toujours pas été honorés. Tandis que des violations graves continuent d’être commises dans la région, les parties concernées semblent plus intéressées par l’amélioration des relations économiques que par la promotion et la protection des droits fondamentaux.

La Stratégie UE-Asie centrale prévoit la tenue régulière d’entretiens sur les droits humains, orientés vers des objectifs précis, avec les cinq pays d’Asie centrale. À ce jour, des dialogues de ce type n’ont eu lieu qu’avec deux pays – l’Ouzbékistan et le Turkménistan –, sachant que ces deux pays n’ont pas respecté les lignes directrices établies par l’Union pour ces entretiens. Au Turkménistan, pays qui accueille le sommet d’aujourd’hui, plusieurs dizaines de personnes condamnées à des peines d’emprisonnement à l’issue de procès iniques sont toujours détenues au secret. D’innombrables personnes perçues comme des opposants au régime, ainsi que leurs proches, figurent sur une « liste noire » qui les empêche de quitter le pays. Les défenseurs des droits humains ne peuvent pas mener leurs activités librement et il n’y pas de parti d’opposition. Tous les médias sont contrôlés par l’État et les autorités surveillent de près l’utilisation d’Internet.

Amnesty International a recensé des violations graves des droits humains dans toutes les républiques d’Asie centrale. Les représentants des forces de l’ordre ont invariablement recours aux coups. La torture et d’autres mauvais traitements en détention sont toujours très répandus dans cette région du monde, et systématiques en Ouzbékistan. Les éléments de preuve obtenus sous la torture ou d’autres mauvais traitements sont souvent admis par les tribunaux. Le terrorisme et la sécurité nationale sont fréquemment invoqués pour justifier le musellement de l’opposition. La corruption au sein des forces de l’ordre et de l’appareil judiciaire contribue à créer un climat d’impunité. Les témoins éventuels hésitent à faire des dépositions contre des policiers par crainte des représailles contre eux ou leur famille. En dépit des sanctions de l’UE, l’Ouzbékistan n’a toujours pas résolu le massacre d’Andijan.

Amnesty International appelle l’Union européenne à veiller à ce que l’ensemble des dispositions de la Stratégie concernant les droits humains soient dûment appliquées. L’organisation demande également aux pays d’Asie centrale de coopérer à cette mise en œuvre et d’aligner sur le droit international leur politique et leurs pratiques dans le domaine des droits humains.

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