Syrie : Il faut donner la priorité aux droits humains pendant les pourparlers de paix en Russie

Réagissant aux informations selon lesquelles l’Iran, la Turquie et la Russie vont se réunir mercredi 22 novembre dans la ville russe de Sotchi, pendant que plus de 30 groupes d’opposition syriens tiennent des pourparlers séparés dans la capitale saoudienne, Riyadh, Lynn Maalouf, directrice des recherches sur le Moyen-Orient à Amnesty International, a déclaré :

« Pendant que les parties au conflit en Syrie se réunissent séparément pour discuter d’une feuille de route pour la paix, des millions d’hommes, de femmes et d’enfants syriens endurent de terribles souffrances en raison des violations et des crimes perpétrés par toutes les parties au conflit.

« Actuellement, des centaines de milliers de personnes sont piégées par le siège dans toute la Syrie, dans des conditions insoutenables, sans accès à la nourriture, à l’eau ni aux soins de santé.

« Nous sommes particulièrement préoccupés par la situation dans la Ghouta orientale, une zone de la périphérie de Damas, assiégée par le gouvernement syrien depuis 2012. La population civile y subit des crimes de guerre depuis des années, mais aujourd’hui, le gouvernement a encore renforcé le siège et intensifié ses attaques contre les civils et les biens de caractère civil. Cette stratégie militaire coercitive, qui repose sur des sièges et des bombardements prolongés, est utilisée par le gouvernement et ses alliés pour faire pression sur les groupes armés et les amener à négocier un accord de capitulation. Cependant, comme dans le cas de Daraya, d’Al Waer et de l’Est d’Alep, ces tactiques ont amené à des exécutions illégales, à l’utilisation de la famine contre les civils et finalement à des déplacements forcés de civils.

« Toutes les parties au conflit doivent immédiatement lever tous les sièges des zones civiles à travers la Syrie et permettre un accès sans entrave à une aide humanitaire neutre pour celles et ceux qui en ont besoin. La Russie, l’Iran et la Turquie doivent veiller à ce que les accords entre les parties au conflit n’impliquent pas des déplacements forcés illégaux.

« Si les droits humains et l’obligation de rendre des comptes ne sont pas au cœur des pourparlers de paix, l’objectif d’une paix juste et durable en Syrie restera hors d’atteinte. Il est essentiel que les pays qui ont de l’influence sur les parties au conflit aident à garantir l’octroi d’une réparation intégrale aux victimes, et qu’ils œuvrent à la réalisation du droit des personnes déplacées à un retour librement consenti dans la sécurité et dans la dignité. »

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