Communiqué de presse

Syrie. La coalition d’opposition doit faire ses preuves et libérer une journaliste

« La principale coalition d’opposition en Syrie doit garantir la libération d’une journaliste ukrainienne actuellement détenue par un groupe armé non identifié affirmant être affilié à l’Armée syrienne libre », a déclaré Amnesty International jeudi 13 décembre.

L’organisation lance cet appel alors que le groupe des Amis de la Syrie vient de reconnaître la Coalition nationale des forces de la révolution et de l’opposition syrienne comme seule représentante légitime du peuple syrien, face au recours de plus en plus fréquent du gouvernement syrien à des armes lourdes.

« Les dirigeants de l’opposition syrienne doivent garantir la libération immédiate et en toute sécurité d’Anhar Kotchneva. Toute prise d’otage menée dans le cadre d’un conflit armé constitue un crime de guerre », a précisé Ann Harrison, directrice adjointe du programme Moyen-Orient et Afrique du Nord d’Amnesty International.

« Nous recevons de plus en plus d’informations selon lesquelles les forces de l’opposition font subir d’horribles sévices à des personnes qu’ils ont capturées, dont des membres de l’armée gouvernementale, ainsi que des journalistes et d’autres civils. La coalition doit condamner ces graves violations dans les termes les plus fermes qui soient, et faire tout son possible pour empêcher qu’ils se produisent. »

Amnesty International demande à la coalition d’opposition d’agir maintenant pour s’assurer que les groupes armés qui lui sont alliés observent strictement les obligations qui sont les leurs aux termes du droit international humanitaire et s’engagent à respecter les normes relatives aux droits humains.

Une vidéo rendue publique sur YouTube le 28 novembre montre Anhar Kotchneva « avouer » que son principal rôle en Syrie avait été de servir d’interprète entre des officiers syriens et russes, et qu’elle avait pris part au conflit.

Le gouvernement ukrainien a déclaré qu’il travaillait à faire libérer la journaliste.

Dans une autre vidéo datant du 12 décembre, des hommes armés et masqués non identifiés ont réagi à la déclaration de l’Ukraine en affirmant qu’aucun Russe, Ukrainien ou Iranien ne doit quitter la Syrie vivant. La Russie et l’Iran ont systématiquement soutenu le gouvernement syrien durant ce conflit armé.

« Les dirigeants de la coalition doivent veiller à ce que tout groupe armé se trouvant sous son autorité sache que ceux qui commettent des crimes de guerre et d’autres violations flagrantes seront tenus de rendre des comptes dans le futur. »

Amnesty International recommande l’établissement d’une hiérarchie et d’une chaîne de commandement clairement définies au sein de la nouvelle autorité militaire, afin de prévenir les crimes de guerre, les crimes contre l’humanité et les violations des droits humains. L’organisation exhorte par ailleurs la coalition d’opposition syrienne à donner des instructions claires et sans équivoque sur le fait que les armes chimiques ne devront jamais être utilisées si jamais elles tombaient aux mains des forces d’opposition.

Amnesty International a précédemment demandé que la vie de plus de 40 Iraniens retenus en otage par la brigade al Baraa soit épargnée, après que des membres de la brigade eurent menacé de les tuer en octobre. Le groupe a déclaré qu’il remettait ces homicides à plus tard « dans l’attente des résultats de négociations en cours ».

L’appel d’Amnesty International survient sur fond de craintes persistantes quant à la sécurité des civils, à l’heure où le gouvernement syrien intensifie les attaques aveugles, sous forme de bombardements aériens et de tirs d’obus de mortier. L’organisation a demandé que cesse le recours aux mortiers, à l’artillerie et aux bombes non guidées contre les cibles situées dans des zones civiles.

« Nous sommes très préoccupés par les éléments attestant que les autorités syriennes ont utilisé des armes incendiaires contre des quartiers résidentiels, ainsi que des bombes à sous-munitions. »

« Les armes à sous-munitions sont par nature non discriminantes et leur emploi constitue une violation du droit international humanitaire. Il est possible de recourir à des armes incendiaires pour créer des écrans de fumée mais elles ne doivent jamais être utilisées dans des zones civiles densément peuplées, en raison du danger qu’elles représentent pour les civils », a conclu Ann Harrison.

Toutes les infos
Toutes les actions
2024 - Amnesty International Belgique N° BCE 0418 308 144 - Crédits - Charte vie privée
Made by Spade + Nursit