SYRIE - Muhammad Radun doit être remis en liberté et toutes les charges pesant contre lui doivent être abandonnées - La politique de harcèlement et d’arrestations systématiques des défenseurs des droits humains doit cesser

Index AI : MDE 24/029/2005

DÉCLARATION PUBLIQUE

Amnesty International demande la remise en liberté immédiate et l’abandon de toutes les charges pesant contre Muhammad Radun, défenseur syrien des droits humains, président de l’Arab Organisation of Human Rights - Syria (AOHR-S, Organisation arabe des droits humains en Syrie).

Muhammad Radun, cinquante-six ans, avocat, a été arrêté dans son bureau à Latakiya, sur la côte ouest de la Syrie, par des policiers de la sécurité politique le 22 mai. Il est inculpé de « diffusion de fausses informations » en lien avec certaines déclarations faites par l’organisation. Détenu dans un premier temps dans les locaux de la section de Latakiya, il a ensuite été transféré à la section de la sécurité politique de Damas. Il n’a pas été autorisé à rencontrer d’avocat ni aucun membre de sa famille. On ignore par quel tribunal il sera jugé.

Muhammad Radun est l’un des nombreux défenseurs des droits humains actuellement détenu ou en instance d’être jugé en Syrie. Nizar Ristnawi, membre fondateur de l’AOHR-S est toujours détenu au secret dans un lieu inconnu, sans avoir été inculpé et sans avoir pu consulter d’avocat ni recevoir de visites de sa famille depuis son arrestation le 18 avril. Ali al Abdullah a été arrêté dans la nuit du 15 au 16 mai. Il serait détenu au secret dans les locaux de la sécurité politique d’al Jebeh à Damas ; il aurait été inculpé pour avoir fait la « promotion d’une organisation illégale ». Une décision de la Cour suprême de sûreté de l’État est attendue le 26 juin dans l’affaire Aktham Nuayse, le président du Comité de défense des libertés démocratiques et des droits humains arrêté le 13 avril 2004 et inculpé également de « diffusion de fausses informations » et « d’opposition aux objectifs de la révolution ».

Muhammad Radun et plusieurs défenseurs syriens des droits humains, notamment Haytham al Maleh, Anwar al Bunni et Razan Zaytouneh, sont dans l’impossibilité de quitter le pays. Le 23 novembre 2004, Muhammad Radun et son collègue Mahmoud al Aryan ont été empêchés de se rendre à une conférence de l’AOHR sur les droits humains en Égypte.

Amnesty International renouvelle son appel aux autorités syriennes pour qu’elles lèvent les restrictions imposées aux défenseurs des droits humains dans leurs déplacements et mettent fin à la politique de harcèlement et d’arrestations systématiques menée à leur encontre. L’organisation exhorte les autorités syriennes à veiller à ce que la loi qui permet l’existence de prisonniers d’opinion soit modifiée de manière à être rendue conforme aux articles 18 à 22 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques (PIDCP), auquel la Syrie est État partie depuis 1969. Ces articles garantissent la liberté de conscience, d’expression, de réunion et d’association et l’exercice de ces droits sans restriction indue. Amnesty International demande également aux autorités syriennes de respecter la Déclaration des Nations unies sur le droit et la responsabilité des individus, groupes et organes de la société de promouvoir et protéger les droits de l’homme et les libertés fondamentales universellement reconnus qui a été adoptée le 9 décembre 1998 par l’Assemblée générale des Nations unies. Cette déclaration stipule dans son article 1 que « chacun a le droit, individuellement ou en association avec d’autres, de promouvoir la protection et la réalisation des droits de l’homme et des libertés fondamentales au niveau national et international ».

Voir également les déclarations précédentes d’Amnesty International :

Syrie : Ali al Abdullah doit être remis en liberté, les arrestations et actes de harcèlement des défenseurs des droits humains en Syrie doivent cesser (du 20 mai 2005, index AI : MDE 24/028/2005)
http://www.amnestyinternational.be/doc/article5476.html

Syrie : le gouvernement doit cesser de persécuter les défenseurs des droits humains (du 7 décembre 2004, index AI : MDE 24/076/2004)
http://web.amnesty.org/library/index/FRAMDE240762004

Pour obtenir de plus amples informations, veuillez contacter le Service de presse d’Amnesty International au 02 543 79 04, ou consulter le site http://www.amnestyinternational.be ou http://www.amnesty.org

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