« La coalition menée par les États-Unis doit absolument faire l’objet d’un examen plus poussé- de son action lors de l’offensive de quatre mois sur Raqqa l’an dernier. Notre enquête de terrain dans la ville bombardée a révélé que des centaines de civils avaient été tués et des milliers d’autres blessés au cours de la bataille visant à chasser le groupe armé se désignant sous le nom d’État islamique. La coalition doit admettre sa responsabilité dans l’ampleur des victimes civiles et ouvrir la voie à des enquêtes et des réparations dignes de ce nom. Si elle ne tire pas les leçons de ses erreurs, elle sera vouée à les reproduire, a déclaré Lynn Maalouf, directrice des recherches sur le Moyen-Orient à Amnesty International.
« Cependant, il est plus que cynique de la part du président Poutine d’utiliser les morts civils à Raqqa pour détourner l’attention du rôle de la Russie dans les terribles violations qui ont contribué à la mort de dizaines de milliers de civils et au déplacement de millions de personnes pendant la guerre en Syrie.
« Amnesty International a signalé à plusieurs reprises que les forces russes et syriennes commettaient des violations très graves et généralisées du droit international humanitaire, souvent constitutives de crimes de guerre, parmi lesquelles des bombardements sur des hôpitaux et l’utilisation d’armes à sous-munitions interdites par le droit international. De plus, la Russie a contribué en grande partie à entraver l’obligation de rendre des comptes pour ces crimes et à bloquer les enquêtes indépendantes sur les attaques à l’arme chimique.
« Les stratégies d’évitement du président Poutine n’aideront aucunement à sauver des vies en Syrie. Pour empêcher que le bilan civil ne s’alourdisse, il faudrait que les forces et les autorités russes respectent les règles de la guerre, garantissent l’accès de l’aide humanitaire aux civils qui en ont besoin et cessent de bloquer les initiatives internationales visant à enquêter et à engager des poursuites pour les crimes de droit international. »