Tchad, Stop aux mesures restrictives imposées à des partis de l’opposition

Tchad police

Les autorités tchadiennes doivent immédiatement mettre fin à Ndjamena à l’encerclement par une unité d’élite de la police, des sièges de certains partis politiques et d’organisations de la société civile qui avaient été exclus ou ont refusé de participer aux travaux d’une réunion nationale sur des réformes politiques et institutionnelles organisée par les autorités.

Des dizaines d’éléments armés et encagoulés à bord de plusieurs véhicules du Groupement mobile d’intervention de la police (GMIP), une unité d’élite, encerclent depuis une semaine les locaux de partis d’opposition et d’associations, empêchant certains allers et venues. Les militants ne peuvent accéder à leurs locaux et ceux à l’intérieur ont été empêchés de sortir. Les bureaux de deux organisations de la société civile ont également été fouillés et les locaux de la Bourse du travail brièvement occupés en début de semaine.

« L’encerclement des locaux de partis d’opposition et d’associations impose une restriction à la liberté de mouvement. C’est une mesure illégale qui viole les droits à la liberté d’association et de circulation pourtant garantis par la Constitution du pays et le droit international », a déclaré Tity Agbahey, chargée de campagnes pour l’Afrique centrale à Amnesty International.

« Les autorités tchadiennes doivent immédiatement ordonner aux forces de sécurité de quitter les lieux et d’arrêter toute intimidation contre les opposants et membres de la société civile. L’entrée ou la sortie de ces locaux ne doit pas être restreinte de manière arbitraire. »

Des membres de l’opposition et la société civile ont organisé le 28 octobre une conférence de presse pour dénoncer les conditions de la tenue du Forum national inclusif organisé par les autorités tchadiennes du 30 octobre au 1er novembre et proposer l’organisation d’un évènement alternatif pour discuter de solutions qu’elles jugent plus crédibles.

« Les autorités tchadiennes doivent immédiatement ordonner aux forces de sécurité de quitter les lieux et d’arrêter toute intimidation contre les opposants et membres de la société civile. L’entrée ou la sortie de ces locaux ne doit pas être restreinte de manière arbitraire. »

Le lendemain, plusieurs véhicules du GMIP ont pris position devant le siège du mouvement d’opposition les « Transformateurs » à Ndjamena qui avait accueilli la conférence de presse. Les éléments des forces de sécurité encagoulés ont empêché les militants d’accéder à l’intérieur du siège. Succès Masra, le leader de ce mouvement est empêché de sortir depuis le 29 octobre 2020.

Selon les informations recueillies par Amnesty International, les sièges d’autres formations politiques comme l’Union nationale pour la démocratie et le renouvellement (UNDR) de Saleh Kebzabo, le Parti pour les libertés et le développement (PLD) de Mahamat Ahmad Alhobo, et l’Union des démocrates pour le développement et le progrès (UDP) de Max Kemkoye sont aussi encerclés.

Les locaux de l’Union des syndicats de travailleurs (UST) au sein de la Bourse du Travail et de la Ligue tchadienne des droits de l’homme (LTDH) ont été encerclés le 2 et le 3 novembre. A la LTDH, les forces de sécurité ont fouillé les salles de réunion.

Les forces de sécurité n’ont présenté aucun mandat officiel aux organisations ciblées se limitant juste à déclarer avoir reçu des ordres des autorités hiérarchiques. Leur présence qui empêche certains opposants de quitter les bâtiments a été constatée par la Commission nationale des droits de l’homme du Tchad (CNDH), selon les informations recueillies par Amnesty International.

Complément d’information

Du 30 octobre au 1er novembre, le gouvernement tchadien a organisé le deuxième forum national qui a adopté des propositions de réformes politiques et institutionnelles dans le pays dont la mise en place d’un Sénat, la création d’un poste de vice-président, et la baisse de l’âge pour être candidat à la présidentielle, de 45 ans à 40 ans.

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