« Rahaf Mohammed al Qunun court de grands risques si les autorités thaïlandaises décident de l’expulser vers l’Arabie saoudite via le Koweït. Les informations selon lesquelles un responsable saoudien a confisqué son passeport à son arrivée à Bangkok sont très préoccupantes. La confiscation arbitraire d’un passeport bafoue le droit de circuler librement, a déclaré Samah Hadid, directrice des campagnes pour le Moyen-Orient à Amnesty International.
« Rahaf Mohammed al Qunun a clairement fait part de ses craintes quant à sa sécurité si elle est renvoyée dans sa famille et pourrait faire l’objet de poursuites pénales en Arabie saoudite pour avoir désobéi aux lois relatives au régime de tutelle exercée par les hommes. Le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) a demandé à pouvoir la rencontrer, mais les autorités thaïlandaises n’ont pas encore fait le nécessaire. Elles doivent le faire sans plus attendre et veiller à respecter le droit de Rahaf de demander l’asile.
« Les autorités thaïlandaises sont tenues de respecter l’interdiction générale de ne pas transférer une personne vers un pays où elle risque de subir de graves atteintes aux droits humains. Rahaf a le droit de bénéficier d’une protection internationale et de garanties équitables et efficaces contre une expulsion. »
Complément d’information
Rahaf Mohammed al Qunun a atterri à l’aéroport de Suvarnabhumi le 5 janvier 2019, en transit depuis le Koweït vers l’Australie. Elle assure qu’elle tente d’échapper aux violences, aux coups et aux menaces de mort de sa famille. D’après son témoignage, dès son arrivée à Bangkok, un représentant de l’ambassade d’Arabie saoudite lui a confisqué son passeport. Les services thaïlandais de l’immigration ont déclaré qu’ils ont empêché Rahaf Mohammed al Qunun de poursuivre son voyage jusqu’en Australie, étant en contact avec « l’ambassade saoudienne afin de se coordonner ». Elle est actuellement détenue dans un hôtel de l’aéroport et tweete en direct sa situation.