Communiqué de presse

Thaïlande. Les partis politiques doivent s’engager à respecter les droits humains au lendemain des élections

Les partis politiques thaïlandais doivent s’engager publiquement à respecter les droits humains, a déclaré Amnesty International vendredi 1er juillet, à la veille des premières élections nationales dans le pays depuis plus de trois ans.

En Thaïlande, l’élection générale aura lieu le 3 juillet et opposera le parti Pheu Thai, dirigé par l’ancien Premier ministre Thaksin Shinawatra, en exil volontaire, au Parti démocrate (DP) au pouvoir, soutenu par l’armée et certaines élites politiques. Thaksin Shinawatra a été renversé à la faveur d’un coup d’État militaire en septembre 2006.

« Ces élections sont l’occasion pour tous les camps, et pas seulement pour le vainqueur, d’endiguer la grave détérioration du bilan de la Thaïlande en termes de droits humains, a estimé Benjamin Zawacki, chercheur sur la Thaïlande d’Amnesty International.

« La Thaïlande doit recentrer son attention sur les crises relatives aux droits humains, notamment sur le conflit qui sévit dans le sud du pays, sur le sort des réfugiés et des travailleurs migrants, sur le rapide déclin de la liberté d’expression et l’absence d’obligation de rendre des comptes pour les nombreux homicides à caractère politique. »

Les forces de sécurité ont réprimé les manifestants en recourant de manière illégale à la force et ont intimidé des dissidents pacifiques. D’autre part, certains manifestants ont utilisé la force meurtrière durant les manifestations. Les autorités ont invoqué des lois répressives afin de museler la dissidence, notamment au moyen d’une censure généralisée.

En Thaïlande, le système politique a été renversé lorsque des manifestations politiques massives ont éclaté contre Thaksin Shinawatra fin 2005, ce qui l’a amené à quitter le pouvoir en 2006.

Même si les prévisions des sondages donnant la victoire au parti Pheu Thai se réalisent, on ignore s’il obtiendra un nombre de voix suffisant pour constituer un gouvernement et faire accéder la sœur de Thaksin Shinawatra, Yingluck, au poste de Premier ministre.

Les manifestations gigantesques organisées en avril et mai 2010 contre le gouvernement ont pris fin après qu’au moins 92 personnes ont été tuées, la plupart semble-t-il par les forces de sécurité gouvernementales. Les manifestants se seraient également livrés à des actes violents, faisant plusieurs victimes.

« Depuis plus d’un an, aucun membre des forces de sécurité n’a été amené à rendre des comptes pour les morts des rues de Bangkok, a estimé Benjamin Zawacki. Durant les élections qui vont avoir lieu ce week-end, et après, les forces de sécurité doivent respecter scrupuleusement les normes internationales dans le cadre du maintien de l’ordre lors des manifestations, tandis que les manifestants doivent s’abstenir de recourir à la violence. »

Amnesty International a invité le nouveau gouvernement, une fois en place, à déférer à la justice les auteurs d’atteintes aux droits humains commises par le passé, notamment les responsables présumés des morts liées aux contestations d’avril et mai 2010.

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