Dans deux rapports étayés*, Amnesty International a montré que la plupart des entreprises qui s’approvisionnent en cobalt en République démocratique du Congo (RDC), pays déchiré par la guerre, contribuent probablement à des violations des droits humains ou en tirent profit.
« Le fait que ces violations perdurent des années après que l’OCDE ait mis en place des lignes directrices relatives à un approvisionnement responsable pose la question de savoir si ce forum sera autre chose qu’un espace de débat pour les entreprises. Nous demandons aux États comme aux entreprises de placer les droits humains, et non les marges bénéficiaires, au cœur de leurs discussions. Ils doivent saisir cette occasion de faire de réels progrès en vue d’assainir la chaîne d’approvisionnement en cobalt », a déclaré Seema Joshi, responsable de l’équipe Entreprises et droits humains à Amnesty International.
« En particulier, les entreprises doivent prendre des mesures concrètes pour remédier à la souffrance des victimes et leur fournir des réparations effectives. Les enfants qui ont travaillé dans les mines en RDC ne se mettent pas comme par magie à avoir de bons résultats à l’école lorsque les entreprises coupent leurs liens avec les mines qui les exploitent. Lorsqu’une entreprise cesse de s’approvisionner dans des zones à haut risque, il lui incombe malgré tout d’aider ceux qui ont subi des atteintes aux droits humains en lien avec ses activités, afin qu’ils puissent reconstruire leur vie. »
Mettre fin aux violations des droits humains dans l’industrie du diamant sera également un point essentiel de l’ordre du jour de l’OCDE. Amnesty International et d’autres ont le processus de Kimberley, système de certification des diamants établi par l’ONU en 2003, qui a un champ d’action trop limité et laisse les entreprises s’en tirer à bon compte.
Pour la liste complète des recommandations sur l’industrie du diamant, veuillez consulter le document suivant : Ce que cache l’éclat des bijoux : Un appel à l’action adressé au secteur de la joaillerie [1].
*Le travail des enfants derrière la production de smartphones et de voitures électriques
*Les géants industriels ne font pas le nécessaire face aux allégations de travail des enfants dans les chaînes d’approvisionnement en cobalt pour les batteries
Complément d’information
Amnesty International demande aux entreprises ayant contribué à des violations des droits humains, à un quelconque niveau de leurs chaînes d’approvisionnement, d’agir afin de réparer les préjudices subis, en coopération avec d’autres fournisseurs et les autorités nationales.
En RDC, il faut mettre en place de toute urgence des mesures afin de retirer les enfants des zones d’extraction du cobalt et de s’occuper de leur santé, ainsi que de leurs besoins physiques, éducatifs, économiques et psychologiques.
Tous les mineurs qui ont subi des préjudices doivent avoir accès à des indemnisations ou des soins médicaux, et ceux qui travaillent dans les mines artisanales dans des zones non autorisées doivent bénéficier d’un appui technique et d’une formation en matière de santé et de sécurité, et ce de toute urgence.