Les autorités koweïtiennes doivent saisir l’occasion que représente l’examen du Comité contre la torture, prévu à Genève les 25 et 26 juillet, pour reconnaître la relégitimisation de la torture et de son usage au sein du système judiciaire du pays, a déclaré Amnesty International.
Depuis cinq ans, un nombre alarmant de cas de torture et de mauvais traitements a été recensé. Il s’agit par exemple des mauvais traitements infligés à des militants de la communauté des bidun (Arabes apatrides) arrêtés à la suite de manifestations en 2011 et 2012, ou du recours à la torture en 2015 dans des affaires très médiatisées de « terrorisme » où les accusés ont été déclarés coupables sur la base d’« aveux » extorqués sous la torture ou les mauvais traitements.
« Le Koweït ne saurait dissimuler chaque cas d’allégation crédible de torture et doit prendre des mesures concrètes pour mettre un terme à cette pratique en toutes circonstances, a déclaré Drewery Dyke, chercheur spécialiste du Koweït à Amnesty International.
« L’examen du Comité contre la torture est l’occasion pour le Koweït de tirer un trait sur ces pratiques et de s’efforcer de réformer ses lois et sa pratique pour les aligner sur les normes exposées dans les traités internationaux relatifs aux droits humains auxquels il est partie. »
Les allégations de torture émanant d’accusés ou de leurs familles dans l’affaire Abdali – les autorités ont saisi en août 2015 un dépôt d’armes et d’explosifs dans une ferme à Abdali, près de la frontière irakienne – et d’accusés dans l’affaire de l’attentat contre la mosquée Imam Sadiq en juin 2015, n’ont pas été dûment prises en compte ou ont été rejetées sans explication par les tribunaux.
En septembre 2015, Badr Abdulaziz (alias Chibreet Siyassi), commentateur sur Twitter jugé pour plusieurs chefs d’accusation, diffamation envers l’émir et la justice notamment, a déclaré avoir été frappé et contraint de passer aux « aveux ».