TURKMÉNISTAN : Le président Niazov devrait tenir sa promesse de remettre en liberté un écologiste emprisonné

Index AI : EUR 61/007/2003

AMNESTY INTERNATIONAL
HUMAN RIGHTS WATCH
FÉDÉRATION INTERNATIONALE HELSINKI POUR LES DROITS DE L’HOMME
LIGUE INTERNATIONALE DES DROITS DE L’HOMME
MEMORIAL HUMAN RIGHTS CENTRE

Plusieurs groupes de défense des droits humains ont condamné ce mercredi 5 mars la peine de trois ans de prison infligée au militant écologiste turkmène Farid Tukhbatullin.

Amnesty International, Human Rights Watch, la Fédération internationale Helsinki pour les droits de l’homme, la Ligue internationale des droits de l’homme et le Memorial Human Rights Centre appellent les autorités turkmènes à remettre en liberté Farid Tukhbatullin, immédiatement et sans condition.

Ces organisations ont également lancé un appel à la communauté internationale pour qu’elle fasse pression sur le gouvernement turkmène afin qu’il remette en liberté le militant écologiste.

« Farid Tukhbatullin est innocent, reconnu coupable à tort lors d’une procédure judiciaire ne répondant pas aux normes internationales d’équité, ont déclaré les groupes de défense des droits humains. Nous pensons que les accusations proférées à l’encontre de Farid Tukhbatullin l’ont été uniquement pour le punir d’avoir exercé son droit, internationalement reconnu, à la liberté d’expression et du fait de son action pacifique en tant que militant au sein de la société civile ».

Lors d’une rencontre à Achgabat avec Jaap de Hoop Scheffer, président en exercice de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), le président turkmène Saparmourad Niazov a promis que Tukhbatullin « serait prochainement remis en liberté. »

Les organisations de défense des droits humains ont contacté le haut-commissaire adjoint aux droits de l’homme qui doit se rendre à Achgabat le 10 mars pour lui demander de parler du dossier avec les autorités turkmènes et demander au président Niazov de tenir sa promesse.

Complément d’information
Tukhbatullin, âgé de quarante et un ans, est co-président du Club écologique de sa ville natale de Dashoguz, dans le nord du Turkménistan. Il a été reconnu coupable d’avoir traversé illégalement la frontière entre l’Ouzbékistan et le Turkménistan (article 214 du Code pénal turkmène) et d’avoir dissimulé une infraction grave (article 210).
Le tribunal du district d’Azadlyk à Achgabat, la capitale du Turkménistan, a rendu son verdict après un procès de quatre heures, au cours duquel aucun témoin n’a été entendu. Lors de l’audience, le tribunal a, semble-t-il, refusé la requête de l’avocat de la défense qui demandait que soient réexaminées les preuves visant à disculper l’accusé.
Les autorités ont refusé l’accès du tribunal à un groupe d’observateurs locaux et internationaux ainsi qu’à plusieurs proches. Les seules personnes admises au procès ont été l’avocat de Farid Tukhbatullin et trois membres de sa famille.
L’avocat de la défense projette de faire appel.
Le premier chef d’inculpation à l’encontre de Farid Tukhbatullin fait référence à un incident qui s’est produit à la frontière à son retour d’Ouzbékistan ; les douaniers turkmènes ont, pour des raisons inconnues, omis de tamponner son passeport. Le dernier chef d’inculpation a trait à la présence de Farid Tukhbatullin à une conférence internationale, organisée par la Fédération internationale Helsinki pour les droits de l’homme et le Memorial Human Rights Centre, qui était consacrée à toute une série de droits allant de la liberté d’expression aux droits de l’enfant. Farid Tukhbatullin a été accusé d’avoir refusé de divulguer des informations concernant un coup d’État qui aurait été planifié par des groupes d’opposition en exil et dont il aurait été question à la conférence selon les autorités.
Amnesty International, Human Rights Watch, la Fédération internationale Helsinki pour les droits de l’homme, la Ligue internationale des droits de l’homme et le Memorial Human Rights Centre - dont les délégués étaient présents à la conférence - affirment qu’un renversement du gouvernement par la force n’était pas au menu des discussions de la conférence.

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