« Près de sept ans après que la 700e veillée pacifique des Mères du samedi a été violemment dispersée par la police antiémeutes, 45 accusé·e·s jugés pour avoir participé à cette veillée ont finalement été acquittés et leur calvaire a pris fin. Un procès qui n’aurait jamais dû avoir lieu s’est prolongé pendant des années, a déclaré Dinushika Dissanayake, directrice régionale adjointe pour l’Europe à Amnesty International.
« Les autorités doivent tirer les conclusions qui s’imposent de cette issue tant attendue : les Mères/Personnes du samedi ont le droit de se réunir sur la place Galatasaray tous les samedis afin de réclamer justice pour leurs proches disparus. Nous demandons au ministre de l’Intérieur Ali Yerlikaya de veiller à ce que toutes les restrictions en vigueur sur la place soient levées immédiatement et définitivement.
« Pendant plus de 1 000 samedis depuis 1995, les Mères du samedi et leurs sympathisant·e·s incarnent avec puissance l’importance de la contestation pacifique. Nous devons défendre ce droit y compris face à la répression, à la violence, à la détention et aux poursuites judiciaires. »
Complément d’information
Les membres du mouvement Mères/Personnes du samedi sont des proches de personnes disparues dans les années 1980 et 1990 qui organisent une veillée pacifique tous les samedis, au même endroit, depuis mai 1995. La 700e veillée, le 25 août 2018, avait fait l’objet d’une interdiction émise par le gouverneur du district de Beyoğlu au motif fallacieux que les autorités n’avaient pas été prévenues 48 heures à l’avance.
La police a dispersé le rassemblement en utilisant des gaz lacrymogènes et des canons à eau et a arrêté 46 personnes qui ont ensuite été libérées, mais inculpées deux ans plus tard, en 2020, d’avoir « participé à des marches et des rassemblements illégaux sans armes » et « ne pas s’être dispersées malgré la sommation ». La première audience du procès, qui concernait au départ 46 accusé·e·s, a eu lieu en mars 2021. En 2024, une personne a été retirée de l’affaire en raison de son absence lors du procès. S’ils sont reconnus coupables, les 45 accusé·e·s encourent chacun jusqu’à trois ans d’emprisonnement.